dimanche 21 octobre 2018

La versification (4)



5. Le rythme et les procédés rythmiques

Le rythme repose la fixité du nombre de syllabes, sur la distribution des accents et des coupes et sur les rimes. La succession des accents crée un rythme régulier ou irrégulier. Rejet, contre-rejet et enjambement modifient le rythme, lui donnent une certaine ampleur, croissante ou décroissante ; un caractère lent ou rapide, calme ou saccadé, heurté.
Le rythme peut caractériser ce à quoi le texte fait référence dans la réalité.

Exemple : « Quand tu vas balayant l’air de ta jupe large
        Tu fais l’effet d’un vaisseau qui prend le large. »

Remarque : Souvent les syllabes accentuées sont aussi celles dont les sonorités sont répétées.

« Je meurs et la France demeure. »               « J’ai vu de clairs éclairs. »

Rejet, contre-rejet et enjambement

On parle d’enjambement quand le sens de la phrase commencé dans un vers déborde sur le vers suivant au-delà de l’hémistiche, et parfois dans plusieurs vers.
Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie. (Paul Eluard)

Le contre-rejet est un élément bref placé à la fin d’un vers et qui commence le sens du vers suivant.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme. (Rimbaud)

Le rejet est un élément bref qui se trouve au début d’un vers mais son sens appartient au vers précédent.
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu je sais que tu m’attends. (Hugo)

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir. (Robert Desnos)

Astuce : le contre-rejet est isolé par une ponctuation à la fin du vers, et le rejet est isolé en début de vers par une ponctuation.


Aucun commentaire: