Collège



Texte suivi de question sur Une si longue lettre



Chaque métier, intellectuel ou manuel, mérite considération, qu'il requière un pénible effort physique ou de la dextérité, des connaissances étendues ou une patience de fourmi. Le nôtre, comme celui du médecin, n'admet pas l'erreur. On ne badine pas avec la vie, et la vie, c'est à la fois le corps et l'esprit. Déforme une âme est aussi sacrilège qu'un, assassinat. Les enseignants- ceux du cours maternel autant que ceux des universités- forment une armée noble aux exploits quotidiens, jamais décorés. Armée toujours en marche, toujours vigilante. Armée sans tambours, sans uniforme rutilant. Cette armée-là, déjouant pièges et embûches, plante partout le drapeau du savoir et de la vertu.

Comme nous aimions ce sacerdoce, humbles institutrices d'humbles écoles de quartiers ! Comme nous servions avec foi notre métier et comme nous nous dépensions pour l'honorer ! Nous avions appris... comme tout apprenti- à bien le pratiquer dans cette école annexe, située à quelques mètres de la nôtre, où des institutions chevronnées enseignaient aux novices que nous étions à concrétiser, dans les leçons données, nos connaissances de psychologie et de pédagogie.

Mariama BA, Une si longue lettre

Questions

I- COMPREHENSION

1) Donnez un titre significatif à cet extrait.
2) Quel autre métier est aussi digne d'éloges, à vos yeux ? Justifiez votre réponse en trois lignes environ.

II- VOCABULAIRE

3) Donnez un synonyme de « dextérité ».
4) « Honorer »
a- Trouvez trois mots de la même famille que ce mot.
b- Employez l'un de ces mots dans une phase.
5) Donnez l'antonyme de « patience »

III- GRAMMAIRE ET MANIEMENT DE LA LANGUE

6) « cette armée-là plante partout le drapeau du savoir et de la vertu. »
Mettez cette phrase à la voix passive.
7) « J'ai appris à pratiquer mon métier avec des institutrices chevronnées. »
Mettez cette phrase au style indirect en la faisant commencer par « L'auteur disait que et en effectuant toutes les modifications nécessaires.
8) « Cette armée-là, déjouant pièges et embûches, plante partout le drapeau du savoir et de la vertu ».
a- Quelle circonstance est exprimée dans le membre de phrase souligné ?
b- Remplacez ce membre de phrase par une proposition subordonnée que vous analyserez.
9) « Le nôtre, comme celui du médecin, n'admet pas l'erreur. Récrivez cette phrase en mettant le verbe admettre au conditionnel passé premier forme.
10) Donnez la fonction des groupes de mots soulignés dans le texte.

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Texte suivi de question sur l'incipit (le début) de Vol de nuit



Les collines, sous l'avion, creusaient déjà leur sillage d'ombre dans l'or du soir. Les plaines devenaient lumineuses mais d'une inusable lumière : dans ce pays elles n'en finissent pas de rendre leur or, de même qu'après l'hiver elles n'en finissent pas de rendre leur neige.
Et le pilote Fabien, qui ramenait de l'extrême Sud, vers Buenos Aires, le courrier de Patagonie (1), reconnaissait l'approche du soir aux mêmes signes que les eaux d'un port : à ce calme, à ces rides légères qu'à peine dessinaient de tranquilles nuages.
Il entrait dans une rade immense et bienheureuse.
Il eût pu croire aussi, dans ce calme, faire une lente promenade, presque comme un berger. Les bergers de Patagonie vont, sans se presser, d'un troupeau à l'autre : il allait d'une ville à l'autre, il était le berger des petites villes.
Toutes les deux heures, il en rencontrait qui venaient boire au bord des fleuves ou qui broutaient leur plaine.
Quelquefois, après cent kilomètres de steppes plus inhabitées que la mer, il croisait une ferme perdue, et qui semblait emporter en arrière, dans une houle de prairies, sa charge de vies humaines, alors il saluait des ailes ce navire.
"San Julian est en vue ; nous atterrirons dans dix minutes."
Le radio (2) navigant passait la nouvelle à tous les postes de la ligne.
Sur deux mille cinq cents kilomètres, du détroit de Magellan à Buenos Aires, des escales semblables s'échelonnaient ; mais celle-ci s'ouvrait sur les frontières de la nuit comme, en Afrique, sur le mystère, la dernière bourgade soumise.
Le radio passa un papier au pilote :
" Il y a tant d'orages que les décharges remplissent mes écouteurs. Coucherez-vous à San Julian ?"
Fabien sourit : le ciel était calme comme un aquarium et toutes les escales, devant eux, leur signalaient "ciel pur, vent nul".
Il répondit :
"Continuerons."
Mais le radio pensait que des orages s'étaient installés quelque part, comme des vers s'installent dans un fruit ; la nuit serait belle et pourtant gâtée ; il lui répugnait d'entrer dans cette ombre prête à pourrir.

Antoine de SAINT-EXUPERY, Vol de nuit, 1931.


(1) région du sud de l'Argentine dont la capitale est Buenos Aires.
(2) le radio désigne ici l'employé responsable des communications par radio entre pilotes.

I - GRAMMAIRE
1) Dans le premier paragraphe, identifiez les temps des verbes et justifiez leur emploi (de "Les collines" à "neige").
2) a) Remplacez la forme verbale "il eût pu" par une autre plus usuelle.
b) A quel niveau de langue appartient la forme verbale utilisée dans le texte ?
3) Donnez la fonction du groupe "de tranquilles nuages".
4) Dans l'expression "il en rencontrait", remplacez le pronom "en" par le mot pour lequel il est mis et donnez sa fonction.

II - VOCABULAIRE

1) Décomposez le mot "inusable" en ses éléments, que vous nommerez.
2) a) Expliquez "une houle de prairies".
b) Expliquez le verbe "s'échelonnaient".
3) Deux champs lexicaux dominants traversent le texte.
Regroupez les termes qui se rattachent à chacun d'entre eux et dites à quel domaine appartient chacun de ces champs.

III - COMPREHENSION
1) Quels sont les sentiments du pilote ? Justifiez votre réponse par des exemples.
2) Le radio partage-t-il ces sentiments ? Pourquoi ?


(Extrait de http://www.france-examen.com)



Orthographe
Exercice 1 : copier la bonne phrase avec la bonne orthographe.
 1. Elle était … contente et … agitée.
toute, toute
tout, tout
tout, toute
toute, tout
2. Ils tous les….. , ces fainéants qui volent le bétail.
Même
Mêmes
3. Je viendrai, … soit la date fixée.
quelque
quel que
quelle que

Exercice 2 : copier la bonne phrase avec la bonne orthographe.

 1. …….le monde était là, et on a parlé de … les propositions.
toute, toutes
tout, tous
tout, toutes
toute, tous
2. … les enfants ont participé aux réjouissances.
Même
Mêmes
3. Nous avons vendu …………. biscuits à la foire de l’agro-alimentaire.
quelques
quels que
quelles que

Exercice 3 :
a) Compléter les phrases suivantes avec tout, tous, toute, toutes.
1. …………………… ont été élues miss car elles étaient ……………… belles. 2. Elles étaient vraiment …………… admirables et …………………… remplie de la gaieté d’avoir obtenu le Graal.

b)  Compléter les phrases suivantes avec même et mêmes.
1. Nous avons nous-…………………travaillé tous les jours, et ……………..le dimanche.
2. Mes parents connaissaient …………………… nos invités, parce que ce sont les …………………… que ceux de l’année dernière.

c)  Compléter les phrases suivantes avec  quelque(s), quel(s) que, quelle(s) que.
1. ………………………… soit ta raison, cette fois-ci tu viens, même les vendredis. 2. ………………………… sensés qu’elles soient, elles n’ont pas pu s’abstenir de commettre une bévue. 3. ………………………… aient été tes erreurs, tout est désormais pardonné. 4. L’école va faire ………………………… bon résultat cette année.

Exercice 3 : L’accord du participe passé
Accordez les participes passés, lorsque cela est nécessaire.
1. Elles sont venu…… quand nous les avons demandé…… et se sont pressé…… de nous secourir.
2. Les relayeurs se sont succédé……, mais n’ont pas réussi…… à remporter la victoire.
3. Nous avons acheté…… beaucoup d’œufs que nous avons fait…… cuire et que nous avons savouré…….
4. Quelle fiction leur as-tu donc relaté…… ? Ils ont fui…… très furieux.
5. Les voleurs ont cherché…… des clefs pour ouvrir la boutique mais n’en ont pas découvert…….
6. Les études sont plus dur…… que je ne l’avais cru…….
7. Nous nous sommes fait…… des câlins quand nous nous sommes rencontré…….
8. Les dernières semaines qu’il a passé…… ici ont été consacré…… aux études.
9. Il a été aperçu…… quatre femmes qu’elle connaissait et qui l’ont attendu…….
10. Quels desseins as-tu conçu…… pour les vacances à venir ?



Dictée 1 : Mettez les verbes entre parenthèses au présent de l'indicatif.
Je (former) une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je (vouloir) montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je (sentir) mon cœur et je (connaitre) les hommes. Je ne (être) fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’(oser) croire n’être fait comme aucun de ceux qui (exister). Si je ne (valoir) pas mieux, au moins je (être)autre. Si la nature a bien fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’(être) ce dont on ne (pouvoir) me juger qu’après m’avoir lu.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782.


Dictée 2 :
Ce sujet (avoir) fait venir, comme je m’y attendais, plein d’images, encore succinctes et floues, de brèves esquisses… mais qui promettaient en se développant de devenir de vraies beautés…
Le jour de mon anniversaire, oh quelle surprise, je (sauter) et (battre) des mains, je me (jeter) au cou de papa, de maman, dans le panier une boule blanche, je la (serrer) sur mon cœur, puis nos jeux, où donc ? mais dans un beau grand jardin, prairies en fleur, pelouses, c’(être) celui de mes grands-parents où les parents et mes frères et sœurs passent les vacances.., et puis viendra l’horreur… la boule blanche (se diriger) vers l’étang…
Nathalie Sarraute, Enfance, Folio © Gallimard, 1983.


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