dimanche 30 octobre 2022

PENDA LA CAPRICIEUSE (2ème partie)

Le jour où Penda devait rejoindre la maison de son époux, la reine-mère lui donna les conseils d’usage et aussi « Nélavane », un cheval à l’aspect somnolent. Penda se plaignit.

- Mère, je devais monter notre plus beau cheval pour me présenter devant les sujets de mon mari.

- Ma fille, Nélavane a de la sagesse, il sera ton conseiller aux moments difficiles.

Penda fit endosser à son cheval le plus riche caparaçon de l’écurie royale pour masquer sa laideur.

Elle chevaucha de longues journées à côté de son mari qui conduisait un pur-sang d’une finesse et d’une nervosité extraordinaires.

Suivaient cavaliers et griots. Penda, dressée sur ses étriers de fer, admirait la perspective houleuse des têtes altières, nimbées du voile de poussière que soulevait le pas cadencé des coursiers. Il lui sembla que leur nombre diminuait, que les files devenaient creuses à chaque tournant de sentier. Etait-ce le voile de poussière qui lui cachait les derniers rangs de cavaliers ?

Il semblait que les arbres qui bordaient le chemin augmentaient de nombre quand on les avait dépassés. Ces interrogations fourmillaient dans l’esprit de Penda. Elle crispa les doigts sur les rênes.

Le cheval s’arrêta sous la morsure du fer meurtrissant sa bouche. Penda fut tirée de sa méditation. Elle demanda explication, d’autant que le dernier rang venait de s’éclipser

- Où sont passés, mon époux, les hommes qui formaient notre escorte ?

- Ils sont redevenus, sous mon charme, ce qu’ils étaient, des arbres

- D’où vous vient ce pouvoir ?

- Je suis Lion-fée. J’ai su qu’il existait une jeune fille capricieuse qui ne voulait pas épouser d’homme qui eût une cicatrice.

Les bras s’étaient transformés en pattes velues de lion.

Le cheval disparut. Elle vit, devant elle, un lion à queue nerveuse et agitée.

- Suis-moi, dit-il.

Penda, terrifiée, avait la gorge sèche ; sa respiration était sur le point de s’arrêter, tout son corps était pris de frémissements.


Activités

  1. Que symbolise le cheval offert par la mère à sa fille ?

  2. Notez les passages du merveilleux dans cette partie.

  3. "Le cheval disparut" comment justifiez-vous l'emploi du passé simple ici ?

NB. Notez vos réponses sur votre cahier.


jeudi 27 octobre 2022

PENDA LA CAPRICIEUSE (1re partie)


Penda était une jeune fille belle comme les étoiles du ciel, belle à vous donner envie de l’avaler.
Elle passa une enfance adulée ; elle n’eut pas à crisper la main sur un pilon qui en eût meurtri la paume fragile ; point, non plus, de ces lourdes charges à transporter sur la tête et qui épaississent le cou, enflent les bras. On ne voulut pas offusquer ses regards par la fumée des cuisines.
L’art de la composition orale des poèmes, l’art de moduler les mots sur les rythmes du chant des oiseaux, du cours des ruisseaux, de la chute des gouttes de pluie, l’art d’exprimer, dans le langage de la danse, la signification des airs de tam-tam et aussi l’art de se parer, de se bien tenir furent les seuls enseignements de son enfance.
A l’âge du mariage, Penda se montra difficile ; elle ne voulut épouser qu’un homme qui n’eût pas de cicatrices. Elle refusa Massamba, connu pour ses faits d’armes mais qui portait une cicatrice, vestige glorieux d’un coup de lance reçu à la bataille.
Elle évinça Mademba, le plus célèbre tueur de lions du pays, parce que son épaule avait été marquée par le coup de griffe d’une lionne blessée.
Il en vint de riches, de beaux, de nobles. Penda les repoussa.
Le bruit fit le tour du pays.
Un jour, il se présenta un homme qui se disait prince d’un pays situé à sept semaines de marche.
On ne pouvait le nier, à considérer les cavaliers nombreux qui l’accompagnaient.
Deux serviteurs, attachés à la personne de la princesse, affirmèrent que le prince ne portait aucune cicatrice.
Penda consentit à l’épouser.

Activités :
Qui est le personnage principal ? Que désire-t-il ? Pourquoi son vœu est-il difficile à se réaliser ? Pourquoi?
 Dans quel pays ce conte est-il originaire ? 
A partir des réponses, résumez cette partie de l'histoire en deux ou trois phrases dans votre cahier.