jeudi 16 avril 2020

EXERCICE SUR LES CONVENTIONS THEATRALES


Question A
1. Comment appelle-t-on cette réplique ? a) tirade b) monologue c) stichomythie
2. Quelle information en tirez-vous ?

ACTE IV, Scène première

ARNOLPHE
J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en place,
Et de mille soucis mon esprit s'embarrasse,
Pour pouvoir mettre un ordre et dedans et dehors
Qui du godelureau rompe tous les efforts.
De quel oeil la traîtresse a soutenu ma vue !
De tout ce qu'elle a fait elle n'est point émue ;
Et bien qu'elle me mette à deux doigts du trépas,
On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche pas.
Plus en la regardant je la voyais tranquille,
Plus je sentais en moi s'échauffer une bile ;
Et ces bouillants transports dont s'enflammait mon coeur
Y semblaient redoubler mon amoureuse ardeur ;
J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle :
Et cependant jamais je ne la vis si belle,
Jamais ses yeux aux miens n'ont paru si perçants,
Jamais je n'eus pour eux des désirs si pressants ;
Et je sens là dedans qu'il faudra que je crève
Si de mon triste sort la disgrâce s'achève.
Quoi ? j'aurai dirigé son éducation
Avec tant de tendresse et de précaution,
Je l'aurai fait passer chez moi dès son enfance,
Et j'en aurai chéri la plus tendre espérance,
Mon coeur aura bâti sur ses attraits naissans
Et cru la mitonner pour moi durant treize ans,
Afin qu'un jeune fou dont elle s'amourache
Me la vienne enlever jusque sur la moustache,
Lorsqu'elle est avec moi mariée à demi !
Non, parbleu ! non, parbleu ! Petit sot, mon ami,
Vous aurez beau tourner : ou j'y perdrai mes peines,
Ou je rendrai, ma foi, vos espérances vaines,
Et de moi tout à fait vous ne vous rirez point.
Molière, L'Ecole des Femmes, 1662.

Question A
1. Relevez deux apartés dans l’extrait suivant. Qu’apprend-on sur l’état du personnage ?
2. Relevez deux didascalies dans le texte. Expliquez le rôle de chacune.
3. Par quel moyen le dramaturge produit-il un effet comique dans cet extrait ?

Question C

1. Dans le langage théâtral, de quoi cet extrait est-il caractéristique ?
2. Que permet-il d’exprimer ?

A la fin de l’acte précédent, Arnolphe donne des instructions à ses valets, Alain et Georgette de chasser Horace à coups de bâton.

ACTE V, SCÈNE PREMIÈRE
ARNOLPHE, ALAIN, GEORGETTE.
ARNOLPHE :             Traîtres, qu’avez-vous fait par cette violence ?
ALAIN : Nous vous avons rendu, Monsieur, obéissance.
ARNOLPHE : De cette excuse en vain vous voulez vous armer.
L’ordre était de le battre, et non de l’assommer ;
Et c’était sur le dos, et non pas sur la tête,
Que j’avais commandé qu’on fît choir la tempête.
Ciel ! dans quel accident me jette ici le sort ?
Et que puis-je résoudre à voir cet homme mort ?
Rentrez dans la maison ; et gardez de rien dire
De cet ordre innocent que j’ai pu vous prescrire.
Le jour s’en va paraître, et je vais consulter
Comment dans ce malheur je me dois comporter.
Hélas ! que deviendrai-je ? et que dira le père,
Lorsque inopinément il saura cette affaire ?
Molière, L'Ecole des Femmes, 1662.

Question D

Dans le langage théâtral, de quoi cet extrait est-il caractéristique ? Cochez la bonne réponse.
a) des stichomythies
b) des apartés
c) des didascalies

«  CÉLIMÈNE : Où courez-vous ?
ALCESTE : Je sors.
CÉLIMÈNE : Demeurez.
ALCESTE : Pourquoi faire ?
CÉLIMÈNE : Demeurez.
ALCESTE : Je ne puis.
CÉLIMÈNE : Je le veux.
ALCESTE : Point d'affaire.
Ces conversations ne font que m'ennuyer,
Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer.  »
Molière, Le Misanthrope, 1666, acte II, scène 3.

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