Sujet :
« Ah ! Frappe-toi le cœur c'est la qu'est le génie ! », affirme
Alfred de Musset.
Pour être
poète il faut avoir du génie, comme le stipule Musset, ou au contraire, la poésie
est le fruit d'un travail sur le langage.
On convoque souvent le mythe d’Orphée pour expliquer l'origine de la poésie. Ce poète et musicien avait du génie ; et grâce à son art, il enchantait son auditoire. Sa poésie provient aussi de la souffrance d'avoir perdu sa femme Eurydice. Musset semble s'inscrire dans cette logique lorsqu'il s’exclame « Ah ! Frappe-toi le cœur c'est là qu'est le génie ! » On peut se demander alors comment il faut percevoir l’activité poétique. Nous montrerons d’abord que le génie peut effectivement être nécessaire à la création poétique, ensuite nous démontrerons en quoi une poésie peut découler d’un travail artistique sur le langage.
Pendant longtemps, le génie était nécessaire
pour créer un poème. Naguère, l'inspiration poétique était d’ailleurs associée à
une muse, un génie qui visitait l'écrivain
et lui dictait une œuvre. Ronsard écrivait ainsi dans « Hymne de l'automne »
ces propos « Le jour que je fus né, Apollon qui préside Aux Muses, me
servit en ce monde de guide ». De plus, la muse pouvait se retirer à tout
moment. Mallarmé le résume par « angoisse de la page blanche »
quand il ne trouvait pas l’inspiration ; et dans le poème « L'ennemi »
des Fleurs du mal, Charles Baudelaire l'appelle symboliquement « mystique
aliment ». On constate donc qu’au fil des siècles, il existe une croyance comme
quoi il y a une puissance supérieure qui fait don de poésie au poète.
Par ailleurs, ce génie prend parfois diverses
formes. Il peut s'agir de la souffrance qu'il faut ressentir pour écrire. Telle
est la conception de Musset. Il peut aussi être un don de l’inconscient dans l'écriture
automatique, le rêve ou le hasard, que l’on retrouve particulièrement chez les poètes
surréalistes. La poésie pour eux naît indépendamment ou hors du contrôle de la raison,
comme si une puissance incontrôlable dictait le texte. Dans le recueil Corps
et biens de Robert Desnos, le poème « Un jour qu'il faisait nuit »
échappe ainsi à la raison du poète et s'impose tel un langage inédit et à part.
En fin de compte, on remarque que le poète ne crée pas vraiment, il est un élu.
Mais, certains poètes croient au travail artistique.
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