1. Le vers
Le vers français est syllabique. Sa nature dépend donc du nombre de
syllabes. Mais comment déterminer le mètre alors ?
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Un E en fin de mot ne se prononce pas (c’est un
« E muet » ou « élidé »), quand il est en fin de vers et quand
le mot suivant par une voyelle ou un H muet.
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Le E en fin de mot compte pour 1 syllabe quand
il est suivi d’un mot commençant par une consonne ou un H aspiré.
Exemple : Il/
pleu/re/ dans/ mon/ cœur (6 syllabes)
Com/m(e) il/ pleut/ sur/ la/ vill(e). (Verlaine)
Il faut respecter les liaisons dans le décompte
de syllabe.
Souvent pour s’amuser les hommes
d’équipage
Prennent des albatros, vastes
oiseaux des mers, (Baudelaire)
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Deux
phénomènes métriques : la diérèse, quand on prononce en 2 syllabes
séparées un groupe de voyelles qui se suivent et qui sont prononcées
habituellement en 1 seule émission de voix.
SYNERESE DIERESE
Lion (1 syllabe)
≠ li-on (2 syllabes)
Vio-lon (2 syllabes) ≠ vi-o-lon (3 syllabes)
In-quiet (2 syllabes) ≠ in-qui-et (3 syllabes)
La diérèse attire l’attention
sur le mot, le met en valeur par sa prononciation inhabituelle.
Pour savoir s’il faut faire l’une ou l’autre, comptez le nombre de
syllabes de plusieurs vers (au moins 2 vers).
Soit le mot pied, faut-il compter
en une ou deux syllabes ? Si on part au niveau de l’étymologie, pedem, on voit qu’on peut avoir deux
syllabes. Ainsi si compte une syllabe,
on a une synérèse, en deux syllabes, on une diérèse.
2. Les différents mètres
On a le monosyllabe, le dissyllabe, le trisyllabe, le tétrasyllabe, le
pentasyllabe, l’hexasyllabe,, l’heptasyllabe, octosyllabe, l’ennéasyllabe, le
décasyllabe, l’hendécasyllabe, le dodécasyllabe ou alexandrin. Si le compte de
syllabe donne un chiffre pair, on a des parisyllabiques, sinon on a des
imparisyllabiques.
Une suite de vers égaux en nombre de syllabes est dite isométrique (ou
isosyllabique). Dans le cas contraire le poème est hétérométrique (ou
hétérosyllabique).
Les vers blancs sont des vers qui ne riment pas, ou pas forcément.
Les vers libres n’ont pas la même longueur, et qui n’ont pas non plus
de rimes (ou très peu).
Enfin les poèmes en prose ; là ce ne sont pas les
« vers » qui font le texte poétique, mais les sons, les rythmes, les
images…
Exercice d’application : Déterminer
le type de vers employé
Ex : La chair est triste,
hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des
oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les
cieux !
Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1887.
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Le problème des suites de voyelles ou
voyelles en contact
Quand la première est [i][y][u][o] le compte des syllabes pose
problème, car les deux voyelles peuvent compter pour un ou deux syllabes
prosodiques. Dans la langue courante le problème ne se pose pas : un
jou-et, le ciel.
En poésie, l’expan-si-on. Seul le système des vers dont il fait partie
peut lever l’incertitude.
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