jeudi 30 novembre 2023

Commentaire : verbes pour construire des phrases

Les verbes pour construire des phrases

- L'auteur, narrateur, poète considère, pense, s'efforce de, cherche à, s'appuie sur, fait ressortir, suggère, met en relief, met l’accent sur, poursuit, estime, insiste sur, suppose, brosse le portrait, dépeint, décrit, adopte (un fait du texte) … condamne, déplore, s'indigne de (contre), dénonce, ironise sur, met en garde … invoque, vante, fait l'éloge, approuve, célèbre, glorifie, 

Exemple :

Avec le conditionnel "semblerait", le narrateur suppose que le personnage est un trompeur.

- Le personnage séduit, éprouve, perçoit, fascine, est sensible à, découvre, souffre, invoque, incarne, apparaît comme …

Exemple : Le héros Fama découvre le lieu avec stupéfaction grâce à l'emploi de l'exclamation dans " enfin un repère ! ".

- Le lecteur, l'interlocuteur, récepteur perçoit, se demande, s'interroge, éprouve, comprend, partage, s'identifie à, ressent, admire, apprécie, adhère à, devine …

Exemple :

On devine par l'emploi de l'adjectif péjoratif "noirâtre" qui caractérise la peau de la femme, que celle-ci ne s'occupe pas assez de son corps.

- Le procédé traduit, souligne, insiste, évoque, caractérise, suggère, qualifie, détermine, reprend, réfère à, renforce, renvoie à, confirme, met en relief, met l'accent, met en évidence, révèle, illustre, connote, dénote …

Exemple :

Le champ lexical du dégoût "crachat", " pestilence ", " pourriture", "bave" traduit l'aspect répugnant de la maison.

mardi 11 juillet 2023

Texte suivi de questions

Les questions de compréhension

1.       A quel type de texte appartient cet extrait ? relève des indices de justification

Réponses possibles : poétique, narratif, descriptif, argumentatif, dramatique

Poétique : disposition sur la page, les  vers, les rimes,

Narratif : présence d’un narrateur, emploi du passé simple, imparfait duratif, indicateurs chronologiques,

Descriptif : emploi de l’imparfait de description, indicateurs de lieu, point de vue du narrateur

Argumentatif : emploi du présent de l’indicatif, marque de présence de l’auteur « je » ou « nous » et du destinataire « tu » ou « vous », les modalisateurs ou termes d’évaluation

Dramatique : présence de dialogue, des conventions théâtrales (tirade, monologue, aparté, stichomythies, didascalies)

2.       A quel genre littéraire appartient ce texte ? relève des indices de justification

Réponses possibles : roman, poésie, théâtre, conte, nouvelle, essai, fable poétique, fable prosaïque

D’autres questions de compréhension sur le qui, quoi, où, quand, pourquoi, comment, combien sont aussi posées.

3.       Les figures de style

 

a.      Identifie la figure de style employée dans la phrase suivante puis explique son effet : « Son regard est celui d’un fauve. »

-          On identifie une métaphore.

-          L’effet : on veut mettre en relief le caractère hypnotisant de son regard.

 

b.      Identifie la figure de style employée dans la phrase suivante puis explique son effet : « Le malade s’est finalement reposé. »

-          On identifie un euphémisme.

-          L’effet : on atténue l’annonce de sa mort en montrant que sa maladie le faisait souffrir.

 

c.       Identifie la figure de style employée dans la phrase suivante puis explique son effet : « Son fils a versé toutes les larmes de son corps. »

-          On identifie une hyperbole.

-          L’effet : on exagère dans l’information pour exprimer l’extrême douleur du fils.

 

d.      Identifie la figure de style employée dans la phrase suivante puis explique son effet : « On l’avait appelé : il se leva, marcha, courut, s’envola presque. »

-          On identifie une gradation.

-          L’effet : On insiste sur son empressement.

 

e.       Identifie la figure de style employée dans la phrase suivante puis explique son effet : « Ces soldat ont commis de beaux crimes. »

-          On identifie une ironie.

-          L’effet : on met l’accent sur la bêtise des soldats meurtriers.

 

B.   Les questions de vocabulaire

 

1.       Synonyme : Propose deux synonymes du mot ? travail = emploi = boulot

2.       Antonyme : Quel est l’antonyme du mot ? « optimisme » pessimisme

3.       Mots de même famille et composition

Soit le mot « encouragement »

Décompose le mot, puis propose quatre mots de même famille.

Préfixe (en-) ; radical  (courage) ; suffixe (ment)

Mots de même famille : courageux, encourager, découragement, cœur,

4.       Paronyme : proposition / préposition

5.       Homonyme et homophone : verre, vair, vers, vert, ver

6.       Champ lexical : le champ lexical de la guerre : « guerrier », « soldat », « arme », « armée », « bataille », « fusil »

Tous les mots qui connotent (sens d’un mot dans un contexte ou sens figuré, sens d’emploi)

7.       Définition (on précise les caractéristiques pour identifier le sens du mot)

Définis le mot « subalterne » : une personne inférieure à une autre suivant une hiérarchie.

C.   Les questions de grammaire

 

1.       Analyse grammaticale (on précise souvent la classe grammaticale, le genre et le nombre, la place, la voix, la fonction, etc.)

Le bétail de la ferme étant décimé, le berger vendit tous ses biens.

 Décimé : ………………

2.       Analyse logique (propositions indépendantes coordonnées, juxtaposées ; proposition relative, proposition complétive ; proposition conjonctive circonstancielle de temps, de cause, de conséquence, de but, de condition, d’opposition et de concession, de comparaison ; conjonctive interrogative indirecte, infinitive, participiale.

3.       Tournures passives, pronominales, impersonnelles, emphatiques, interrogatives, impérative, exclamative, négative, affirmative, déclarative

A quelle voix est conjugué le verbe de cette phrase ? Propose la tournure inverse.

Mets en relief le sujet ou le complément. (Avec un gallicisme, une inversion, il y a, voilà ou voici)

Le lion dévora une antilope.

C’est le lion qui dévora une antilope. / Le lion, lui, dévora une antilope.

C’est une antilope que le lion dévora. / Une antilope, le lion la dévora.

4.       Conjugaison

A quel temps est conjugué ce verbe ? Mets le verbe au passé antérieur.

a.      « Les joueurs sont si fatigués qu’ils doivent se reposer. »

Au passé simple : Les joueurs furent si fatigués qu’ils durent se reposer.

A l’imparfait : Les joueurs étaient si fatigués qu’ils devaient se reposer.

 

b.      « La voiture traversa la rue. »

Au futur antérieur : La voiture aura traversé la rue. 

Au passé antérieur : La voiture eut traversé la rue. 

 

c.       « Je veux que vous sortiez de votre cachette. »

A quel temps et mode sont les verbes de cette phrase ? Mets les verbes au passé.

Je veux : présent de l’indicatif

sortiez : présent du subjonctif

Au passé : Je voulais que vous soyez sorti (s) de votre cachette. (… que vous sortissiez….)

Au passé : Je voulus que vous fussiez sorti (s) de votre cachette.

D.  Les questions de production

Argumente ou explique un énoncé dans un paragraphe d’environ 10 lignes.

 

 

 

samedi 1 juillet 2023

J'apprends à amener le sujet de dissertation

     Pour amener un sujet, il faut surtout éviter de le déflorer, autrement dit de l'expliquer dès les premières phrases de l'introduction. Nous proposons ici un exemple qui vous donnera une idée de ce qu'il faut faire. Remarquez qu'une fois le sujet amené, il faut enchainer logiquement avec le sujet posé, en évitant toute incohérence.


Le roman est un genre littéraire très récent par rapport aux autres genres. S’il a conquis beaucoup d’écrivains et de lecteurs c’est, en partie, grâce à la fiction. Pourtant celle-ci est une simple histoire inventée. On dit d’ailleurs d’une histoire douteuse que c’est du roman. Cela n'a pas empêché Albert Camus d'affirmer par rapport à ce genre littéraire : « Si tu veux être philosophe, écris des romans. »........


lundi 26 juin 2023

Modèle de résumé et discussion

Correction épreuve de résumé suivi de discussion bac 2009 série S

Science et culture

L’orientation à donner à l’enseignement des sciences physiques résulte, nécessairement, de la conception que nous devons nous faire de cette « culture générale », et des « humanités », c’est-à-dire de la formation de l’homme en général, de sa préparation à la vie sous toutes ses formes. Cette définition peut être présentée sous des aspects différents, mais dont le sens reste le même. On peut dire, sous une première forme, que la culture générale, c’est tout ce qui, indépendamment de la spécialisation professionnelle, prépare l’enfant au contact avec la réalité : réalité matérielle des choses, réalité psychologique et morale des hommes.
On peut dire aussi que la culture générale, c’est ce qui permet à l’individu de sentir pleinement sa solidarité avec les autres hommes, dans l’espace et dans le temps, avec ceux de sa génération comme avec les générations qui l’ont précédé et avec celles qui le suivront. [Etre cultivé c’est donc avoir reçu et développer constamment une initiation aux différentes formes d’activité humaine indépendamment de celles qui correspondent à la profession, de manière à pouvoir entrer largement en contact, en communion avec les autres hommes]. L’enseignement des sciences physiques [sous son double aspect, expérimental d’abord et théorique ensuite, intervient directement dans l’initiation de l’élève à des formes variées d’activités, tant intellectuelles que manuelles ; mais j’insisterai particulièrement sur le fait] qu’il doit surtout contribuer à lui donner le sens de l’évolution humaine, lui faire comprendre et aimer le grand effort collectif d’adaptation que représente notre science. Il est indispensable que tout homme puisse s’intéresser à ce qui se passe dans ce domaine, à ce qui se crée, à ce qui évolue autour de lui comme explication et comme application. Il faut qu’il puisse participer ainsi au développement intellectuel et matériel de l’humanité tout entière, le suivre tout au moins sinon y contribuer.
Pour atteindre ce but, il est essentiel de donner un sens dynamique à la culture ; l’enseignement ne peut donner, en réalité, qu’un commencement de culture, qui met l’individu à même de désirer et de goûter celle-ci. [Il doit par lui-même et pendant toute sa vie maintenir le contact préparé par l’école et doit pouvoir trouver le temps nécessaire].
Si nous revenons maintenant à notre première définition de la culture générale, nous devons reconnaître immédiatement que les sciences, qui représentent l’initiation aux phénomènes de la Nature, doivent jouer un rôle de premier rang en ce qui concerne le contact avec les choses. Mais il convient d’insister sur ceci que le développement de la Science, [conçu comme fait humain collectif, est à tous les points de vue] un facteur essentiel de rapprochement entre les hommes, matériellement, intellectuellement et moralement puisqu’il établit entre eux une solidarité de plus en plus étroite. La Science représente véritablement le trésor commun à toute l’humanité – idées accessibles à tous et moyens d’action utilisables par tous. Son étude représente donc au moins autant que les études littéraires une préparation efficace au contact avec les hommes – c’est là, une vérité qui me paraît hors de discussion.
Paul Langevin, La Pensée et l’Action.
 
RESUME

Résumez ce texte de 501 mots au quart de sa longueur, soit environ 125 mots. Une marge de plus ou moins 10 % est admise.

Le résumé du texte

L’enseignement des sciences physiques doit avoir pour but l’éducation de l’homme à la vie ainsi qu’il en est de la culture générale qui aide l’enfant à affronter la réalité.
Aussi la culture générale est-elle un moyen pour asseoir la solidarité des hommes, partout et tout le temps. Les sciences physiques participeront ainsi au progrès et au développement intellectuel et matériel de toute l’humanité.
Il faut dynamiser la culture car l’enseignement ne fait que l’amorcer en poussant l’homme à la curiosité.
Les sciences, indispensables à la connaissance de la Nature, doivent toutefois accentuer le développement pour le rapprochement des hommes, matériellement, intellectuellement et moralement. Ainsi, comme la littérature, les études scientifiques sont efficaces pour établir les relations humaines.
Le résumé compte 129 mots.
 
La discussionZone de Texte: Ce sujet ne pose pas de difficultés particulières, comme du reste la plupart des sujets de discussion, car le texte qu’on vient de résumer l’éclaire sous un certain angle. Néanmoins, il faut éviter de recopier le texte, ou de le paraphraser. Ce qui est souvent le cas durant les examens du bac.






Discutez cette idée de Paul Langevin : « Le développement de la Science […] est à tous les points de vue un facteur essentiel de rapprochement entre les hommes. »
Vous montrerez que le développement scientifique rapproche les hommes, et dans une deuxième partie qu’il peut éloigner les hommes.
 

    Si aujourd’hui on parle de monde globalisé, de village planétaire, on pense à la révolution dans le domaine de la communication. A l'origine de cela, il y a les progrès des sciences et techniques qui sont, selon Paul Langevin, « un facteur essentiel de rapprochement entre les hommes. » Faut-il croire là que les progrès des sciences et techniques sont un miracle pour unir les gens ? Nous verrons dans un premier temps que le développement scientifique rapproche les hommes, et dans une deuxième temps, nous montrerons en quoi il est facteur d’éloignement des hommes.


      Il faut admettre que le développement scientifique rapproche les hommes. Les distances sont aujourd’hui vaincues par les moyens rapides de communication. En effet, des inventions telles que l’avion, le train, le bateau, permettent aux gens de voyager sans perdre de temps et de se rencontrer un peu plus fréquemment. Du coup, la fréquence de se connaître augmente, la connaissance de l’autre permet l’acceptation mutuelle, et par conséquent le rapprochement. Cela explique que le tourisme soit l'un moteur de développement de certains pays.
   Par ailleurs, une invention comme l’Internet permet de communiquer facilement, et autrement. On pense à l’appel vocal et vidéo ; mais aussi à la communication différée. Sans moyen pour retrouver l’autre, l'on a recourt à l’Internet qui est moins coûteux, et de plus en plus accessible pour favoriser les rencontres. En gros, cet outil favorise des rencontres qui n’auraient pu arriver avant leur avènement.
    Il faut donc reconnaitre que les inventions scientifiques ont révolutionné la communication dans ses divers aspects. Reconnaissons aussi qu’elles ont altéré quelque part la nature de la communication.

  Les inventions scientifiques peuvent parfois altérer la communication et éloigner les hommes au lieu de les rapprocher. Des outils comme la télévision, le cinéma et l’Internet sont devenus des intermédiaires entre les individus de sorte qu'ils ne voient plus la nécessité de se parler de vive voix, ce qui est une façon d’être là sans être là. Dès fois, ces inventions de la science créent des cloisons, des écrans entre les hommes, et ils ne se parlent plus souvent car scotchés devant leurs appareils.
     Avec la science, l’homme manque de temps pour son voisin. Au travail, ils ne communiquent plus, ou du moins, ils sont en conversation par téléphone avec celui qui est loin. La communication devient ainsi de plus en artificielle. On note désormais donc une absence totale de chaleur dans la communication entre les hommes, car les relations sont froides, insensibles. Malgré les tentatives de compenser cette perte émotive par des "emoticons" et autres "smileys", la conversation de vive voix est la seule véritable pour les humains.

    On le voit, au total, les inventions scientifiques ont indéniablement fait évoluer les échangent en favorisant des rencontres auparavant improbables. Mais, rien ne peut remplacer une communication en présentiel qui fait intervenir tout le corps, et ainsi rend vivante la conversation. Il s'agit donc de pouvoir garder les bonnes vieilles habitudes tout en profitant des bienfaits des progrès des sciences et techniques.
 
 
 

vendredi 16 juin 2023

Fables et illustrations

Nous montrons comment utiliser une fable pour illustrer dans une dissertation. Évidemment, il ne faut pas perdre de vue qu'un exemple trouve sa pertinence dans une argumentation. Nous reviendrons sur la pertinence et la cohérence dans un paragraphe.


La fable poétique "La mort et le bûcheron" de Jean de La Fontaine met en relief notre attachement à la vie quelle que soit la souffrance que nous pourrions endurer. "Plutôt souffrir que mourir", telle est la morale énoncée à la fin du poème. Il nous invite ainsi à réfléchir sur notre condition humaine de mortel.


On peut citer la moralité de la fable " Le Laboureur et ses Enfants " extrait de Fables de Jean de La Fontaine : "Le travail est un trésor". Par le recours au présent de vérité générale, le fabuliste donne à cette leçon une portée universelle, car il prône la valorisation de l'effort, donc le rejet de la paresse.


"Le Savetier et le Financier" extrait de Fables est un poème de Jean de La Fontaine qui veut nous prouver que le bonheur ne se trouve pas dans la possession de la fortune. Le savetier, malgré son modeste revenu, chantait alors que le financier ne dormait pas, obnubilé par sa richesse.


Ainsi, pour peindre l'injustice des puissants contre les faibles, Jean de La Fontaine débute ironiquement sa fable "Le Loup et l'Agneau" dans son recueil Fables ainsi : " La raison du plus fort est toujours la meilleure ". Il passe par le détour des animaux pour parodier la mauvaise foi des gens puissants.


mercredi 14 juin 2023

Dissertation : théâtre et réalité

Sujet : Eugène Ionesco a déclaré que « le théâtre est dans l’exagération extrême des sentiments, exagération qui disloque la plate réalité quotidienne. »

Dans un développement organisé, vous examinera en quoi le théâtre est une transformation de la réalité, puis vous montrerez que le théâtre se veut une imitation rigoureuse de la réalité.

 Voici une proposition d'introduction

         Le rapport entre l’art à la réalité dans le théâtre est une question toujours intéressante. Déjà dans l’antiquité grecque Aristote prétendait que le théâtre est mimésis. Le théâtre imite le monde à travers la parole et l’action. Pourtant, au XXème siècle, l’écrivain Eugène Ionesco a pu affirmer que « le théâtre est dans l’exagération extrême des sentiments, exagération qui disloque la plate réalité quotidienne. » Autrement dit, le théâtre est une transfiguration du réel. Mais, le dramaturge ne réussit-il pas dès fois à suggérer la réalité ? Dans la suite de la réflexion, on montrera comment effectivement le théâtre est souvent hors des schémas du réel. Ensuite, on verra qu’il arrive que le théâtre soit une tentative de description de la réalité.

Exercez-vous : rédigez les parties du développement et la conclusion.

Pensez pour cela aux différentes manières de transformer une réalité : caricature, burlesque, grotesque, sublime, satire, autant de mots utiles pour aiguiser votre curiosité dans le sens de la résolution de la problématique posée.

Vous pouvez partir d'un exemple pour argumenter. Ainsi, la pièce d'Ionesco intitulée La leçon peut servir d'illustration, car le dramaturge s’amuse à dresser une caricature grotesque du cours d'un professeur. À travers celui, Ionesco fait la satire des personnages pédants et vaniteux, mais il dénonce aussi les fausses connaissances.

NB. Notons qu'une caricature est une sorte d'exagération propre au dessin. Il s'agit en littérature de peindre en grossissant les traits de caractères ou les traits physiques du personnage dans le but de le ridiculiser.

samedi 20 mai 2023

La narration : le rythme du récit

Le rythme du récit correspond à la différence entre le temps de la fiction et le temps de la narration. Ainsi, le rythme peut être accéléré (ellipse et sommaire) ou au contraire ralenti (scène, pause).

A- Dans la scène le temps de la fiction et celui de la narration coïncident : le lecteur suit le personnage en « temps réel ».  BUT : Elle met l’accent sur le dialogue et donne au lecteur l’impression que tout se déroule sous ses yeux.

B- Une pause permet de suspendre l’histoire pour les descriptions et commentaires du narrateur. BUT : Son but est de créer le suspense en retardant l’action.

C- Une ellipse passe sous silence des faits de l’histoire. BUT : Le sommaire produit un effet de surprise sur le lecteur.

D- Le sommaire, c’est quand un évènement de l’histoire est résumé en quelques lignes. Le temps de l’histoire est plus long que celui de la narration. BUT : Souligner par contraste un moment intense de l'intrigue.

La narration : l’ordre du récit

A- Le narrateur raconte les évènements dans l’ordre chronologique où ils ont eu lieu.

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner.»

                        1                2                      3

Les actions soulignées ci-dessus se succèdent dans cet ordre l'événement.

Mais le narrateur peut aussi faire des retours en arrière, pour évoquer par exemple le passé d’un personnage. Dans un récit au passé, c’est le plus-que-parfait qui est utilisé pour marquer l’antériorité.   

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner. Il ramassa le sac qu’il avait acheté chez un antiquaire deux mois auparavant. Il s’en alla sans même un au revoir.»

 

B- Le narrateur peut raconter des évènements à venir (on parle d'anticipation). Dans un récit au passé, les anticipations sont évoquées au conditionnel.

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner. Il ramassa le sac qu’il avait acheté chez un antiquaire deux mois auparavant. Il s’en alla sans même un au revoir. Le lendemain, on le lui volerait

 

NB. Des indicateurs de temps (la veille, le lendemain, etc.) permettent généralement de repérer les retours en arrière et les anticipations.

La narration : le statut du narrateur

 Qu’est-ce qu’un narrateur ? Un narrateur, c’est celui qui raconte l’histoire.

Cette voix qui raconte l’histoire est à distinguer de l’auteur.

On parle de statut du narrateur, lorsqu’on identifie sa relation avec l’histoire.

A – Il ne fait pas partie de l’histoire, il extérieur au récit.  Il peut ou non intervenir d’une certaine façon. Il utilise la troisième personne « il/elle » ;

NB. Ici, le narrateur peut n'avoir que les attributs de témoin (ce qu'il sait de l'histoire est limité) ou les attributs d'un omniscient (il sait tout sur tout).


B – Il fait partie de l’histoire, il est « narrateur-personnage ». Il utilise la première personne « je/nous ».

NB. Il y a "je" fictif, comme dans notre exemple; et le "je" autobiographique que nous rencontrons par exemple dans le roman de Camara Laye, L'enfant noir.


Par exemple : Celui qui raconte l’histoire dans le texte suivant, c’est Meursault un personnage de l’histoire.

« Je me suis assoupi. J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri… » Albert Camus, L’étranger

Le narrateur est interne car il s’agit de Meursault qui raconte et utilise le « je ».

mardi 16 mai 2023

Rédaction d'un paragraphe de commentaire

 Souvenir de la nuit du 4

Victor Hugo évoque un évènement précis de la vie politique : la répression
sanglante d'une révolte populaire suite au coup d'Etat de Napoléon Bonaparte lIII
le 2 décembre 1851. Un grand nombre d'enfants ont été fusillé sous ses ordres.


L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;

On voyait un rameau1 bénit sur un portrait.

Une vieille grand-mère était là qui pleurait.

Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,

Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche2 ;

Ses bras pendants semblaient demander des appuis.

Il avait dans sa poche une toupie3 en buis.

On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.

Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?

Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.

L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,

Disant : "Comme il est blanc ! approchez donc la lampe !

Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !"

Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.

La nuit était lugubre ; on entendait des coups

De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.

- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.

Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.

L'aïeule cependant l'approchait du foyer,

Comme pour réchauffer ses membres déjà roides4.

Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides

Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !

 

Victor Hugo, Les Châtiments, Livre II, 1853.

  

Rédige un paragraphe de commentaire pour montrer que le récit suscite diverses émotions.


         A la lecture de ce poème, le lecteur est animé par deux sentiments distincts : la pitié et la colère. Au début, il reçoit trop brutalement la nouvelle de la mort d’un enfant par « deux balles ». Cela est d’autant plus inacceptable que le lieu où se trouve l’enfant évoque une atmosphère tranquille, en témoigne l’énumération au vers 2. De plus, le poète semble refuser de croire à la mort de l’enfant, car le portrait donne l’impression qu’il est vivant. On le voit dans les passages « sa bouche… s’ouvrait », « son œil farouche », « ses bras… semblaient demander des appuis », « réchauffer ses membres ». Le jouet « une toupie » dans la « poche » de l’enfant rend la scène encore plus triste. Par ailleurs, le caractère pathétique de la scène est rendu par les exclamations de la vieille grand-mère ; « Comme il est blanc ! », « Dieu ! », « Hélas ! ». Enfin, la répétition de l’adjectif « blanc » renforce cette idée d’innocence attachée à un enfant.


lundi 1 mai 2023

Fiche 2 : roman divertissant

 - La fiction permet de rêver, s'évader

- Le personnage exceptionnel invite le lecteur à cheminer avec lui, à vivre les aventures, éprouver des émotions fortes, etc.

- Un univers féerique, fantaisiste, facétieux pour satisfaire la curiosité du lecteur 

- Une époque très lointaine ou située dans l’avenir

- Il propose une ou des histoires drôles pour l’amusement du lecteur

- Le lecteur s’éloigne des soucis de sa vie

- Le roman plonge le lecteur dans le suspense et aiguise sa curiosité

 

Lexique : s’évader, fuir, s’échapper, se réfugier, éloigner de, voyager, rêver, songer, divertir, distraire, imaginaire, fiction, dépayser, amuser, idéaliser, irréel, ailleurs, inconnu, sublime, pittoresque, exotique, fantastique, facétieux, fabuleux, merveilleux, étrange, bizarre, décoiffant, monstrueux, magique, illusion, suspens, curiosité, incrédule

Fiche 1 : roman documentaire

Le roman nous fait mieux connaître le monde réel.

- mieux connaître une période historique, et donc l’époque dans laquelle nous vivons, puisque celle-ci s’inscrit dans l’Histoire.

- mieux comprendre le fonctionnement de l’âme humaine.

- Mieux se connaître soi-même, connaître les autres

- fait découvrir des milieux sociaux auxquels nous n’appartenons pas forcément.

- Informer sur les mœurs d'une société

- Le roman améliore la société

Lexique : réalité, vérité, quotidien, banal, trivial, commun, courant, social, comportement, attitude, pratiques, problèmes, soucis, défauts, vices, travers, vertus, expérience, sentiments, émotions, psychologie, observer, percevoir, montrer, examiner, exposer, dévoiler, découvrir, éclairer, explorer

 


mercredi 19 avril 2023

Les personnages dans Le Cid de Pierre Corneille

La relation des personnages dans Le Cid de Pierre Corneille

Rodrigue : Il est le fils de Don Diègue et l'amant de Chimène. Il est en quelque sorte le héros de la pièce.

Le Comte de Gormas, ou Don Gomès : il est le père de Chimène et le chef des armées. Par ailleurs, il est le rival de Don Diègue.

Don Diègue : Il est le père de Rodrigue. Vieillissant, il est un des héros de Castille. C'est pourquoi le roi décide de le nommer précepteur de son fils.

Chimène : elle est la fille du comte de Gormas et est amoureuse de Rodrigue qu'elle rêve d'épouser.

Dona Urraque ou l'Infante : elle est la fille du roi Don Fernand et elle est amoureuse de Rodrigue. Son seul désir est de voir Rodrigue se séparer de Chimène. Seule sa gouvernante Léonor, à qui elle confie tout, sait qu’elle est amoureuse de Rodrigue.

Don Fernand : Il est le roi de Castille et le père de l'Infante Donna Urraque.

Don Sanche : il est gentilhomme amoureux de Chimène. Lorsque Chimène et Rodrigue se séparent à cause de la vengeance, Don Sanche devient l'amant de la Chimène et lui propose de venger son père en affrontant Rodrigue en duel.

Elvire : elle est la gouvernante et la  confidente de Chimène. C’est grâce à elle que le public ou le lecteur découvre les pensées et des sentiments de Chimène vis-à-vis de Rodrigue.

Léonor : elle est gouvernante de l'Infante Dona Urraque. Celle-ci lui avoue les sentiments amoureux, pourtant interdits qu'elle éprouve pour Rodrigue. Léonor joue donc le rôle de confidente de l'Infante.

Don Arias et Don Alonse : ce sont des figurants dans la pièce, et ils sont deux gentilshommes qui assistent tels des spectateurs de la pièce qui se joue devant leurs yeux. Ils interviennent uniquement pour annoncer l'arrivée d'un personnage.


vendredi 24 mars 2023

Introduction de commentaire

 Commentaire de texte : introduction

La poule aux œufs d'or


L’Avarice perd tout en voulant tout gagner.

Je ne veux pour le témoigner

Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,

Pondait tous les jours un œuf d’or.

Il crut que dans son corps elle avait un trésor.

Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable

À celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,

S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.

Belle leçon pour les gens chiches :

Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus

Qui du soir au matin sont pauvres devenus

Pour vouloir trop tôt être riches ?

                Jean de La Fontaine, Fables, Livre V, 13, 1668.


    Au plan littéraire, le XVIIème siècle est dominé par le classicisme. Ce courant dont le programme est « Plaire et instruire » vise un enseignement. Des genres comme la fable sont appropriés pour un tel programme. Aussi, Jean de La Fontaine publie en 1668 le recueil Fables d’où est extraite la treizième fable du livre V « La Poule aux œufs d'or ». Dans ce texte, l’auteur adopte un ton fantaisiste pour éveiller son lecteur sur les risques auxquels s’expose une personne cupide. On s’intéressera d’abord au récit merveilleux, et dans un deuxième temps, on montrera que cette histoire sert à fustiger un vice commun des hommes.