dimanche 19 janvier 2025

COMMENTAIRE : LE RENEGAT

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LE RENEGAT

Mon frère aux dents qui brillent sous le compliment hypocrite
Mon frère aux lunettes d’or
Sur tes yeux rendus bleus par la parole du Maître
Mon pauvre frère au smoking à revers de soie
Piaillant et susurrant et plastronnant dans les salons de la condescendance
Tu nous fais pitié 
Le soleil de ton pays n’est plus qu’une ombre
Sur ton front serein de civilisé
Et la case de ta grand’mère 
Fait rougir un visage blanchi par les années d’humiliation et de Mea Culpa
Mais lorsque repu de mots sonores et vides
Comme la caisse qui surmonte tes épaules
Tu fouleras la terre amère et rouge d’Afrique
Ces mots angoissés rythmeront alors ta marche inquiète
Je me sens seul si seul ici !
                        David DIOP, Coups de Pilon, 1956.

INTRODUCTION

Le poème engagé, Coups de pilon dont est extrait « Le renégat », a été écrit en 1956 par le sénégalais David Diop. Le titre de ce recueil montre à quel point ce poète marque son désir de briser le silence au moyen d’un objet pittoresque, le pilon. Dans ce poème, par le titre également, David Diop dénonce le comportement indigne de ses frères déracinés.

...

(Il reste à annoncer le plan)

        D’emblée, c’est-à-dire dès le titre « … », le poète marque son désir de caractériser le destinataire de son poème. C’est un discours à l’endroit de son frère noir, vu les occurrences du pronom de la première personne « … » ainsi que l’utilisation du présent de l’indicatif. Cependant il l’apostrophe au moyen de l’anaphore « … » dont la troisième reprise introduit une qualification péjorative « … » qui met l’accent sur la misère de ce frère noir. Cela se traduit surtout à travers le portrait caricatural qu’il fait de ce dernier. Il brosse ainsi la naïveté de son frère qui montre ses dents pour plaire aux Blancs. Aussi prend-il les propos des Blancs comme une parole d’évangile, de telle sorte qu’il croit que ses yeux ont changé de couleur. Ce trait de sa psychologie est rendu ainsi avec un humour noir « … ». Au passage, on perçoit aisément l’ironie sur l’homme blanc qui passe pour un être cynique et menteur « … ».        

      La découverte de la personnalité se fait également au niveau vestimentaire. En témoigne le champ lexical « … » et « … » lui donnent l’apparence d’un Blanc. Là aussi l’ironie est perceptible grâce à l’adjectif antéposé déjà mentionné, mais surtout à travers la qualité de son habit qui est non pas de soie mais « … ». On le sait, ce mot dénote encore l’« échec » et le malheur. Et pour aborder sa nouvelle façon de s’exprimer, le poète raille ce frère dont les paroles ne sont que bruits, et rien d’autre, grâce aux verbes péjoratifs « … » et « … », que viennent renforcer les assonances en [an] et [on] et l’allitération en [s] qui insistent sur son bavardage inutile au vers 5.

        Comme pour arrêter le bavardage et couper court aux bravades, la concision et le ton du vers 6 sonne le glas de ce clown des blancs. Voilà pourquoi sans doute le poète s’adresse-t-il directement à son frère sur un ton péremptoire « … ». La fréquence de la deuxième personne du singulier montre que le message est maintenant centré sur le destinataire, en l’occurrence le nègre « civilisé ». L’antithèse du vers 7 « … » et « … » ressortit le contraste entre la situation de ce nègre et celle de son peuple. Les adjectifs « … » et « … » sont ainsi négativement connotés, et montrent respectivement que ce noir se complait dans la torpeur, et la déchéance, ce qui le rend méprisable.

(En suivant le plan proposé, rédigez la suite du commentaire, après avoir placé les citations du texte dans ce fragment déjà rédigé)


(Rédigez une conclusion)

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