Adama Ndao, professeur de lettres modernes au lycée Ahoune Sané de Bignona, présentement au lycée Demba Diop de Mbour analyse ici ses lectures et des œuvres au programme dans l'enseignement du Sénégal. Abonnez-vous pour suivre les posts et l'actualisation des publications.
mercredi 4 décembre 2024
lundi 11 novembre 2024
Fable ou histoire : analyse
Fable ou histoire
Un jour, maigre et sentant un royal appétit,
Un singe d'une peau de tigre se vêtit.
Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce.
Il avait endossé le droit d'être féroce.
Il se mit à grincer des dents, criant : Je suis
Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits !
Il s'embusqua, brigand des bois, dans les épines
Il entassa l'horreur, le meurtre, les rapines,
Egorgea les passants, dévasta la forêt,
Fit tout ce qu'avait fait la peau qui le couvrait.
Il vivait dans un antre, entouré de carnage.
Chacun, voyant la peau, croyait au personnage.
Il s'écriait, poussant d'affreux rugissements :
Regardez, ma caverne est pleine d'ossements ;
Devant moi tout recule et frémit, tout émigre,
Tout tremble ; admirez-moi, voyez, je suis un tigre !
Les bêtes l'admiraient, et fuyaient à grands pas.
Un belluaire vint, le saisit dans ses bras,
Déchira cette peau comme on déchire un linge,
Mit à nu ce vainqueur, et dit : Tu n'es qu'un singe !
Jersey, le 6 novembre 1852.
Victor Hugo, Les Châtiments, 1853.
jeudi 7 novembre 2024
Questions sur le texte « Le paresseux »
Questions
1. Qui a écrit ce poème ? A qui ? Relève le mot qui représente chaque interlocuteur.
2) Donne la définition des mots soulignés en jaune
3) Relève une comparaison.
4) a- Fais le décompte des syllabes des vous 1,2,3.
b- Quel type de vers est employé ?
5) Cite dans ce texte 2 vers reliés par un enjambement.
6) Copie le vers sur ta feuille et mets les accents et les coupes pour le vers 9.
7) Relève un mot prononcé en synérèse dans la 1re strophe.
Quel procédé métrique trouve t-on au vers 5?
8) Etudie les rimes de la 1re strophe en donnant la disposition, la qualité et le genre des rimes.
9) Fais l'analyse logique de la phrase contenue dans Be strophe
10) Donne la nature et la fonction des mots souligne en rouge
11) Dans un court paragraphe, explique ce que tu penses de cet éloge du poète
TSQ poésie "Le paresseux"
Le paresseux
Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.
Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.
Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,
Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.
M. G. de Saint-Amant, Œuvres, 1631.
jeudi 31 octobre 2024
Poème romantique
vendredi 25 octobre 2024
Exercice sur un texte poétique "Sonnet d'Arvers"
Questions (pour le poème « Sonnet d’Arvers »)
1) En quoi ce poème est-il un sonnet ?
2) Le texte traite du thème de l’amour.
a- relève les mots qui renvoient au champ
lexical de ce thème.
b- relève des mots qui évoquent ce thème
par connotation.
3) Qui parle dans ce texte ? A qui s’adresse-t-il ?
De qui parle-t-il ? Identifie les mots qui les désignent. Précise la
nature grammaticale de chaque mot.
4) Propose un groupe nominal comme titre approprié pour les quatrains d’une part et pour les tercets d’autre part.
5) Quelle est la sonorité dominante dans
le premier tercet ? Dis s’il s’agit d’une assonance ou d’une allitération,
puis relève les mots sur lesquels on les entend.
6) Recopie les vers du dernier tercet
a- délimite les syllabes.
b- identifie le mot où on note un procédé
métrique dont tu préciseras le nom.
7) Étudie les rimes de la première strophe
en donnant la disposition, les qualités et les genres des rimes.
8) Quel procédé rythmique a permis de relier les
vers 10 et 11 ?
9) Caractérise le rythme du vers 10.
Explique comment ce rythme évoque l’insouciance, l’inconscience voire l’indifférence.
10) Donne la nature et la fonction des
mots et groupes de mots suivants : sans espoir (vers 3), le (taire), la terre (vers 8), distrait (vers 10), tout (vers 13)
11) Fais l’analyse logique de la phrase
contenue dans la troisième strophe.
12) Qu’apprend-on avec l’emploi du futur
dans la strophe 2 ?
13) Relève pour les figures de style
suivantes les vers correspondants : le parallélisme, l’hyperbole, l’antithèse,
l’euphémisme.
14) Sous forme d’un paragraphe argumentatif d’une
dizaine de lignes, explique ce que tu penses être sous-entendu dans ce poème en
citant des passages pour les justifications.
jeudi 6 juin 2024
Texte à étudier
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus : méprisable et vil quand je l'ai été; bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : je fus meilleur que cet homme-là.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782
mardi 4 juin 2024
Introduction pour un sujet sur le roman
Sujet : Lautréamont déclare : « Le roman est un genre faux, parce qu’il décrit les passions pour elles-mêmes : la conclusion morale est absente. »
En vous
appuyant sur des exemples pertinents, soulignez d’abord que le propre du genre
romanesque est de rapporter simplement une aventure fictive ; ensuite, vous
prouverez qu’il revêt une dimension instructive, et pour finir, vous direz ce
qui vous semble fondamental dans tout roman.
Le
roman est un genre littéraire très récent par rapport à des genres dits nobles comme le théâtre et la poésie. S’il a conquis de nombreux écrivains et des lecteurs c’est, en partie, grâce à la fiction ; une histoire inventée. Ce
genre n’est pas donc pris au sérieux, si bien que Lautréamont va déclarer qu’il
est « faux, parce qu’il décrit les
passions pour elles-mêmes : la conclusion morale est absente. » Cela
vaudrait-il dire que la fiction romanesque ne peut avoir aucune intention morale ?
Il s’agira d’expliquer en quoi le roman est une aventure fictive, puis nous prouverons qu’il peut néanmoins contenir des
leçons instructives. Enfin, nous verrons les fondamentaux dans une œuvre romanesque quel qu’il soit.
Le théâtre (suite)
(suite du cours)
a) Le langage théâtral
La
réplique : une prise de parole d’un personnage dans une conversation.
Le
monologue ; une prise de parole d’un personnage qui se trouve seul sur scène.
Le personnage exprime un dilemme devant une décision à prendre, explique une
action ou une situation, ou bien il dévoile au public son projet, son
intention.
La
tirade : il s’agit d’une prise de parole pendant un long moment. Le personnage
expose des arguments ou expriment ses sentiments.
L’aparté
: Le personnage s’isole sur scène pour communiquer au public son projet ou le
fond de sa pensée. Une didascalie signale la présence de cette convention
théâtrale “à part”.
La
stichomythie : échange de répliques brèves pour traduire une tension et un
rapport de force.
La
didascalie : texte destiné à la mise en scène, donc que les personnages ne
prononcent pas.
La double énonciation : la réplique d’un personnage est destinée à la fois aux personnages présents sur scène, mais aussi au public pour qu’il suive l’action de la pièce.
b) La structure d’une pièce
La
pièce est composée d’actes. Un acte, c’est une grande étape dans l’intrigue
théâtrale, et c’est l’occasion de changer de décor ou de lieu.
Les
actes sont subdivisés en scène. Une scène équivaut à une entrée ou une sortie
de personnage de la scène.
L’exposition
présente le lieu, l’époque, les personnages principaux et l’action de la pièce.
Le
nœud correspond au moment où l’action se mue en problème.
Les
péripéties sont les différents événements qui font avancer l’action.
Le
coup de théâtre est un événement inattendu qui vient dénouer momentanément le problème.
Souvent, il s’agit d’un personnage qui arrive pour changer la situation.
Le dénouement d’une pièce de théâtre est le moment de la résolution qui met fin à l’action.
3. Idées sur le théâtre
Aristote : le théâtre est une mimésis, une imitation de la vie.
Dans la préface de Tartuffe, Molière déclare : « L’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes. (…) Les plus beaux traits d’une sérieuse morale sont moins puissants, le plus souvent, que ceux de la satire ; et rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts. »
L’œuvre
d’art tragique veut susciter la pitié et de la terreur à travers la représentation
du réel. C’est ainsi que la pièce tragique permet d’améliorer.
mercredi 1 mai 2024
Le romancier : entre réalisme et subjectivité
Critères de réalisme dans un roman Il s’agit de propose une expression
impersonnelle, un langage objectif, le travail, une copie du réel. Bref, l’écrivain
réaliste doit être fidèle à ce qu’il observe. |
Peindre une réalité pure impossible L’écrivain réaliste étant
un artiste, il doit faire preuve d’artifice, de fantaisie dans sa création. Il
a recours à sa sensibilité exacerbée, à sa vision personnelle, à son
tempérament, son originalité. |
- le héros est un individu
ordinaire avec ses défauts, ses qualités, proche du lecteur. Meursault est un homme ordinaire, simple qui aime les plaisirs de la vie, il a les besoins communs que le lecteur : « Marie est venue, j'ai eu très envie d'elle » - les questions sociales telles que la pauvreté, la corruption, l'amour, la violence, le suicide, le racisme, l’exclusion, les classes sociales, la justice sont abordées. - le style est simple et respecte les niveaux de langues de la société dépeinte : chaque milieu social a son propre vocabulaire ; chaque catégorie professionnelle, son vocabulaire spécialisé. - l’histoire racontée est ancrée dans un contexte historique précis avec des toponymes et des références temporelles précises. - le fait divers réel peut
être à l’origine du réalisme dans le roman. - la documentation de l’auteur
alimente son roman. Cela donne du crédit à son réel, car les informations
dans le roman sont exactes. Avant de décrire Madame Bovary se suicidant à l’arsenic, Gustave Flaubert a dû se renseigner sur les symptômes de ce poison pour coller à la réalité. - l’effacement du narrateur par l’adoption un narrateur externe témoin donne l’impression au lecteur qu’il est en face de ce qui se passe. - Il varie les points de
vue pour offrir une image complète de la réalité. Il évite de ce fait le parti
pris qui nuirait à l’objectivité, et permet au lecteur qui voit la scène sous
différents angles de se faire son opinion. |
Flaubert aurait dit cette formule apocryphe « Madame Bovary, c’est moi ». Une façon de montrer que certaines caractéristiques de l’héroïne de son œuvre s’inspirent de sa propre vie. - Une action simplifiée du réel prouve que le romancier a opéré à des choix, ce qui exclut de facto son objectivité. - Le romancier est subjectif.
Il connaît le réel mais il propose une réalité autre, vraisemblable. Le surréaliste Louis
Aragon soutient : « L’art du romancier
est de savoir mentir mais mentir en créant l’illusion de vérité ». Rousseau affirme dans ses Confessions « Je me suis montré tel que je fus …j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu… » : le roman devient ainsi une autobiographie. Mais, il livre des souvenirs selon sa sensibilité ou sa subjectivité, ce qui peut nuire à la véracité de son histoire. - le roman n’est que l’illusion de la réalité. Maupassant faisait remarquer, dans sa préface à Pierre et Jean, que « les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes » - le romancier se cache
derrière un ou des personnages pour dire ses idées, ses intentions. Pourquoi
certains lecteurs ont pensé, à tort, que le roman Une si longue lettre
est une autobiographie. Qu’est-ce qui pourrait provenir d’elle, caution de la
présence de la sensibilité et des engagements personnels de l’auteure Mariama
Ba ? Pour Camus, le romancier
aussi écrit suivant ses intentions, son désir comme le dit « le monde romanesque n’est que la
correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l’homme. » - le roman peut proposer
un réel purement imaginaire. - Un univers repensé,
comme le sent le créateur du roman, en l'occurrence le romancier. Le cas de l’utopie dans le
roman montre que le romancier choisit de peindre un monde tel qu’il le
désire, c’est-à-dire tel qu’il voudrait que le sien exagérément soit. Voir
l’Abbaye de Thélème dans Gargantua de Rabelais. |
mardi 26 mars 2024
Correction résumé : la reformulation
Exercice 1 : Reformule le passage souligné en utilisant un ou deux mots. (4 pts)
Tandis qu'il marchait, il chantait une complainte.
-
En marchant, il chantait une complainte.
L'étudiant qui n'était pas présent ce jour-là n’a pas
bénéficié de renforcement.
-
L’étudiant absent est privé de renforcement.
Lorsque le laboureur est fatigué de marcher, il enfourche
son cheval pour aller plus vite.
Étant fatigué de marcher, le Laboureur prend son cheval.
Cet appareil est à l’épreuve des chocs les plus violents.
Cet appareil est…………...
Exercice 2 : Réduis en reformulant chaque énoncé au
nombre de mots entre parenthèses. (4 pts)
Cet édifice d’une vingtaine d’étages a été construit par un
expert du bâtiment. (5 ou 6 mots)
Un architecte construisit cet immeuble.
Les services sanitaires ont entrepris cette année une
campagne destinée à éviter à la population de contracter la maladie. (9 mots)
Les médecins sensibilisèrent la population sur cette
maladie.
Exercice 3 : Reformule ces phrases en une seule en
deux étapes. (4 pts)
a) Propose le connecteur approprié pour relier ces deux
phrases.
L’élève a obtenu une bonne note parce qu’il a révisé sa
leçon. Donc le proviseur et le censeur lui ont donné une récompense.
b) Puis reformule-les en une seule phrase de sorte à se
retrouver avec au maximum 6 mots.
L’administration récompensa le meilleur élève.
Exercice 4 : Réponds aux questions proposées. (8 pts)
Le cheval sert
dans la culture des champs en milieu rural. Il traine la charrue qui creuse les
sillons. Lorsque le laboureur est fatigué de marcher, il l'enfourche pour aller
plus vite. Aujourd’hui, cet animal domestique participe au décor des villes, et
assure le transport de certaines marchandises. Par temps de manque de véhicule,
le cheval attelé à une calèche fait office de moyen de locomotion. L'utilité de
cette bête de somme est indéniable.
a) quel est le thème du texte ? relève des mots qui
justifient ta réponse. (2 pts)
Le thème : le cheval
« Cheval », « animal », « bête «
b) Propose un résumé de ce texte entre 18 et 24 mots. (les
passages barrés ne seront pas pris en compte dans le résumé) (6 pts)
Destiné à la culture, le cheval sert aussi au transport. Mais
actuellement en ville, il participe au décor.
lundi 25 mars 2024
Le Classicisme dans le 17ème siècle
Introduction
Par ailleurs, la Préciosité est née dans les salons et exprime un idéal social et artistique. Elle est caractérisée par le raffinement et la galanterie. Ce sont des femmes comme Mlle de Scudéry qui créent ce courant.
Mais le Classicisme va dominer ce siècle en France.
1. Le contexte socio-culturel
Le 17ème siècle en France fut marqué des différends religieux. Au sortir de la guerre des religions au siècle précédent, voilà que surgit l’opposition entre les jésuites qui affirment que l’homme est responsable de son salut par ses actes, alors que pour les jansénistes, seul Dieu choisit ses élus. Ces derniers furent condamnés et leur ordre fut persécuté.
Au plan politique, on
assiste à la domination du roi Louis XIV, « Roi-Soleil ». Il accède
au pouvoir en 1661, et impose la monarchie absolue où le roi détient tous les
pouvoirs et prive les nobles de leur poids politique. Il se considère comme un représentant de Dieu sur
Terre.
Sur le plan social,
les bourgeois profitant du même enseignement religieux que les aristocrates bénéficient de la même
culture gréco-romaine; de plus il profite de la dévalorisation de la haute bourgeoisie par le
roi Louis XIV. Ces deux classes sont ainsi mises en scène dans les œuvres littéraires
classiques.
Au plan littéraire,
on assiste à la création de l'Académie française par Richelieu en 1634.
2. Le Classicisme
Le courant classique, à l’image de l’humanisme, veut améliorer l’homme en imitant les anciens savants de l’antiquité. Mais, au lieu de le pourvoir de savoir seulement, le Classicisme veut façonner les comportements de l’homme universel.
Il veut mener ce
projet par des œuvres qui cherchent à « plaire et instruire ». Cela
est facilité par le mécénat instauré par le roi, et qui consiste à assister les
artistes en leur donnant une pension.
A la fin, il s’agissait
de construire « l’honnête homme » qui devait être simple, courtois,
instruit, sociable, galant. Pour cela, il fallait peinture les passions et les
sentiments, qui dominent l’homme. La vérité et la nature deviennent les
maître-mot du mouvement.
Molière dans la Critique de L' École des Femmes dit : « Lorsqu'on peint les hommes,
il faut peindre d'après nature ».
La Fontaine affirme qu’«
Il ne faut pas quitter la nature d'un pas ».
Boileau, dit : « Que la nature donc soit votre étude unique »,
il ajoute « Rien n'est beau que le vrai,
le vrai seul est aimable. »
Les auteurs adoptent
des genres littéraires variés. Ils instaurent aussi des règles théorisées par
Nicolas Boileau dans son Art poétique. Dans le théâtre, il y a trois
grandes règles contraignantes : la règle des trois unités, (de temps, de
lieu, d’action), la règle de bienséance et celle de la vraisemblance. Le but
de la tragédie est ainsi de purger l’homme de son excès de passion, par la
catharsis : il faut susciter la peur et la pitié pour purifier le public
de ses excès de passion.
Dans la comédie, la seule règle était de plaire « castigat ridendo mores » c’est-à-dire « corriger les mœurs en faisant rire ».
Les moralistes, eux, peignent des comportements
pour donner des leçons dans une argumentation indirecte.
3. La querelle des anciens et des modernes
La querelle des anciens et des modernes marquera la fin du classicisme et annoncera le siècle des Lumières.
Les « Modernes »
comme Pierre Corneille, Charles Perrault et Pierre Fontenelle s’opposent aux
Anciens qui prennent modèle les auteurs grecs et latins, à l'image de Jean de La
Fontaine ou de Jean Racine.
Conclusion
On voit que le 17ème siècle est riche de ses courants, qui s’opposent et se font parfois écho. Mais le classicisme domine de loin car il a un but plutôt universel qui est favorisé l’ « étiquette » et le fait de vouloir éduquer, voire de façonner un type d’individu à la mode à l’époque. L'ordre, la simplicité, l'équilibre, la sobriété, l'harmonie, le sens de la mesure sont à l’origine de cet honnête homme sociable qui est capable de dominer ses passions pour éviter de succomber aux excès. Il n’est sujet à aucune passion, car il est modéré, pondéré et réfléchi. Citons Boileau Chant III de l’Art poétique pour résumer :
« Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
:
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »,
« N'offrez rien au lecteur que ce qui peut lui
plaire
Ayez pour la cadence une oreille sévère. »
« Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée
Ne peut plaire à l'esprit quand l'oreille est blessée. »
« Surtout qu'en vos écrits, la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours
sacrée. ».
lundi 18 mars 2024
TSQ : correction et guide aux réponses
Le pays des Diallobé n’était pas le seul qu’une grande clameur eut réveillé un matin. Tout le continent noir avait eu son matin de clameur.
Etrange aube ! Le matin de l’occident en
Afrique noire fut constellé de sourires, de coups de canon et de verroteries
brillantes. Ceux qui n’avaient point d’histoire rencontraient ceux qui
portaient le monde sur leurs épaules. Ce fut un matin de gésine. Le monde connu
s’enrichissait d'une naissance qui se fit dans la boue et dans le sang.
Ceux qui avaient combattu et ceux qui
s’étaient rendus, ceux qui avaient composé et ceux qui s’étaient obstinés se
retrouvèrent le jour venu, recensés, répartis, classés, étiquetés, conscrits,
administrés. Seulement combattre. Ils étaient étranges. S’ils savaient tuer
avec efficacité, ils savaient aussi guérir avec le même art. Où ils avaient mis
du désordre, ils suscitaient un ordre nouveau. Ils détruisaient et construisaient.
On commença, dans le continent noir, à comprendre que leur puissance véritable
résidait, non point dans les canons du premier matin, mais dans ce qui suivait
ces canons. Ainsi, derrière les canonnières, le clair regard de la Grande
Royale des Diallobé avait vu l’école nouvelle.
L’école nouvelle participait de la nature
du canon et de l’aimant à la fois. Du canon, elle tient son efficacité d’arme
combattante. Mieux que le canon, elle pérennise la conquête. Le canon contraint
les corps, l’école fascine les âmes. Où le canon a fait un trou de cendre et de
mort et, avant que, moisissure tenace, l’homme parmi les ruines n’ait rejailli,
l’école nouvelle installe sa paix. Le matin de la
résurrection sera un matin de bénédiction par la vertu apaisante de
l’école.
Cheikh Hamidou KANE, L’aventure ambiguë, 1961
1. Comment formuler un titre ?
Le titre
est formulé avec un mot ou une expression. Celle-ci est néanmoins beaucoup
explicite.
Un exemple :
L’école, une arme
coloniale – L’école ou
la force militaire
– La domination
par l’école
NB. Dans ces titres, on note le thème et son rôle (ce que l’auteur
expose)
2. Comment rédiger une situation ?
Il y a deux
niveaux à prendre en compte : La contextualisation et la présentation du texte.
-
Pour
la contextualisation, on peut partir d’un
contexte historique, littéraire ou idéologique, d’un thème
traditionnel dans la littérature, d’un aspect
particulier de l’écriture littéraire, etc.
-
Pour
la présentation du texte, une phrase doit énoncer des informations telles que le titre du texte entre guillemets, le titre de l’œuvre à souligner, le nom de l’auteur, la date de publication. Il faut si besoin en est, situer le passage dans l’œuvre ou préciser sa place par rapport à d’autres passages.
Un exemple :
L’école étrangère a joué un rôle de premier
plan dans le système colonial. Elle a permis de former des cadres africains à
la solde du maître blanc, mais aussi elle a servi à l’assimilation de certains
noirs. Aussi l’école est-elle diversement appréciée par les romanciers. On retrouve ce thème dans cet extrait du roman de Cheikh
Hamidou KANE L’aventure ambiguë paru en 1961.
3. Comment formuler une idée générale ?
L’idée
générale (ou problématique s’il s’agit d’exprimer l’enjeu du texte sous forme
de question directe ou indirecte) répond à des questions en rapport avec l’intention
de l’auteur et l’effet de son texte sur son destinataire, en l’occurrence parfois
le lecteur.
·
Il
est bon de préciser le type de texte, les énonciateurs (qui parle ? à qui ?), le motif (de quoi ?), la tonalité (pourquoi ?), le style (comment ?).
Un exemple :
Dans cet
extrait, Le narrateur nous raconte comment l’école étrangère a permis une conquête délicate
et sournoise de l’Afrique en la comparant à la force
militaire dont l’action est brutale et éphémère.
4. Le champ lexical et son utilité
Le champ lexical est composé de mots qui
renvoient à la même réalité et pouvant appartenir à diverses classes
grammaticales ; et on y trouve des synonymes, mots de même famille, etc.
Un exemple :
· On identifie le champ lexical de la violence (ou de la destruction) : "coups de canon", "sang", "combattu", "combattre", "guérir", "désordre", "détruisaient", "canons", "canonnières", "arme", "combattante", "conquête", "contraint", "cendre", "mort", "ruines"
·
On
identifie le champ lexical de la naissance,
de la renaissance (ou de renouveau) : "matin",
"aube", "gésine", "naissance", "nouveau",
"construisaient", "commença", "nouvelle", "rejailli",
"résurrection"
NB. Il faut respecter les guillemets et les virgules qui isolent les mots. Ces deux champs lexicaux permettent de saisir l’opposition entre la capacité de destruction de la colonisation et le désir d’asseoir une domination durable.
5. Les figures de style et leur interprétation
Pour identifier une figure, il faut
considérer sa définition qui donne les caractéristiques pour sa reconnaissance
dans un texte. Ainsi, dès qu’on remarque un outil qui permet d’établir une
ressemblance ou une différence entre deux réalités, on peut penser à la
comparaison ; on pense à l’hyperbole, à l’accumulation dès qu’on soupçonne
une amplification ; alors qu’une opposition est établie par une antithèse,
une ironie ou un oxymore par exemple.
Quant à l’effet – la raison de son recours –,
il faut essayer de trouver ce qui est sous-entendu
par rapport au contexte fourni par le texte.
Un exemple :
Ainsi on a
une accumulation (car des mots sont
juxtaposés sans un souci d’ordre) « … le jour venu, recensés, répartis,
classés, étiquetés, conscrits, administrés. »
Effet : Cette accumulation donne l’impression
qu’on traite des personnes comme des espèces, des choses ou objets auxquels on
attribue des identités pour mieux les contrôler, les soumettre. Bref, par cette
figure, on remarque le désir de domination du blanc qui ne veut laisser aucun africain s’échapper.
6. L’analyse grammaticale
Les classes
grammaticales fréquemment proposées à l’analyse sont : le nom (groupe
nominal), le verbe, l’adjectif, le déterminant, le pronom, l’adverbe.
Le nom (ou
le groupe nominal et le pronom) comme sujet, complément d’objet direct ou
indirect, complément du nom, complément de l’adjectif, complément d’agent dans
une phrase à la tournure passive, etc.
L’adjectif
qualificatif épithète lié ou détaché, mis en apposition, attribut du sujet ou
du complément d’objet.
Le
déterminant – articles (le, la, un, des, l’), adjectifs possessifs (mon, ton,
notre, vos, leurs), démonstratifs (ce, cet, ces), indéfinis (certains, aucun,
nul quelques, tout), cardinaux (deux, trois, quatre), interrogatifs (quel,
lequel), exclamatifs) détermine un nom.
7. Le vocabulaire :
-
Explication
de mot ou d’expression
-
Le
mot de même famille
-
Le
synonyme
-
L’antonyme
-
L’homonyme
-
Le
paronyme
8. Comment construire un paragraphe ?
Pertinence, cohérence et expression correcte.
L’idée doit être argumentée (c’est-à-dire justifiée, explicitée avec des arguments)
puis illustrée.
Il faut
utiliser des connecteurs logiques et des reprises
nominales et pronominales pour
assurer la cohérence du bloc de paragraphe.
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samedi 16 mars 2024
Résumé exercice
Je crois que la principale erreur de notre temps, c’est de chercher en toute chose la vitesse. Non seulement la vitesse use les machines et consomme du charbon bien plus vite qu’elle ne multiplie les produits, ce qui fait qu’elle nous appauvrit, mais aussi elle abrutit les gens, qui seront bientôt conduits, par ce train des affaires, à la stupidité diligente des abeilles.
Suivez-les.
Ils se lèvent en courant ; ils se jettent de l’eau sur le corps et du café dans
l’estomac, ils courent dans la rue, ils montent dans le tramway1 comme à l’assaut et,
pendant que le moteur ronfle, ils se précipitent sur le journal et le dévorent
comme s’ils voulaient rattraper les événements ; en cinq minutes, ils ont lu
six pages. Ils descendent et s’enfuient vers leur travail : ils vont tout à
l’heure surveiller des métiers, taper sur une machine à écrire parce que la
plume va trop lentement, hurler au téléphone parce que les lettres arrivent
trop tard. Ainsi jusqu’au soir et encore le lendemain.
Il y
avait pourtant des choses à voir à
toute heure, car les saisons vont leur petit train comme au temps des rois
fainéants. Ce matin un gai soleil dorait les toits de la ville ; les collines
qui ferment les rues étaient enveloppées d’une vapeur bleue ; les flaques d’eau
brillaient comme des diamants ; quelque chien philosophe trottait, la queue en
l’air ; quelque pigeon roucoulait ; quelque chat cherchait sa route dans les
gouttières. Mais qu’ont-ils pu voir, ces hommes abeilles qui vont droit au but,
en ronflant comme des projectiles2
?
Alain, "Propos d'un Normand", La dépêche de Rouen, 1926.
1. Voiture publique qui roule sur des rails en ville. 2. Objet lancé avec force.
Exercice 1 : Associe chaque paragraphe à l’idée correspondante en la
recopiant : (3
pts)
-
La vitesse empêche les hommes de
contempler la beauté autour d’eux.
-
Toujours pressés, les hommes
expédient toutes leurs activités.
-
Aujourd’hui, la vitesse énergivore
ruine et abêtit les hommes.
1er § : ……………………………………………………………………………………
2ème §
: …………………………………………………………………………………………
3ème §
: ……………………………………………………………………………………….
Exercice 2 : Associe chaque synonyme au mot correspondant dans les 2 derniers paragraphes. (4 pts)
suivre son cours : ........................................
paresseux : .........................................
Exercice 3 : Soit le résumé des deux premiers paragraphes :
Nous avons tort de privilégier la vitesse dans notre vie car, en plus
d’être énergivore, elle nous ruine et nous abêtit.
Constatez à quel point les hommes se pressent de se laver, de manger et
de s’informer. Toujours impatients, ils expédient toutes leurs activités
professionnelles.
Recopie ce résumé des 2 paragraphes sur ta copie puis complète-le par le résumé du 3ème paragraphe entre 23 et 27 mots. (12 pts)
Mentionne le nombre total de mots en bas du résumé. (1 pts)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Etude texte extrait de L'aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane
Le pays des Diallobé n’était pas le seul qu’une grande clameur eut réveillé un matin. Tout le continent noir avait eu son matin de clameur.
Etrange aube ! Le matin de l’occident en Afrique noire fut constellé de
sourires, de coups de canon et de verroteries brillantes. Ceux qui n’avaient
point d’histoire rencontraient ceux qui portaient le monde sur leurs épaules.
Ce fut un matin de gésine. Le monde connu s’enrichissait d'une naissance qui se
fit dans la boue et dans le sang.
Ceux qui avaient combattu et ceux qui s’étaient rendus, ceux qui avaient
composé et ceux qui s’étaient obstinés se retrouvèrent le jour venu, recensés,
répartis, classés, étiquetés, conscrits, administrés. Seulement combattre. Ils étaient
étranges. S’ils savaient tuer avec efficacité, ils savaient aussi guérir avec
le même art. Où ils avaient mis du désordre, ils suscitaient un ordre nouveau.
Ils détruisaient et construisaient. On commença, dans le continent noir, à
comprendre que leur puissance véritable résidait, non point dans les canons du
premier matin, mais dans ce qui suivait ces canons. Ainsi, derrière les
canonnières, le clair regard de la Grande Royale des Diallobé avait vu l’école
nouvelle.
L’école nouvelle participait de la nature du canon et de l’aimant à la
fois. Du canon, elle tient son efficacité d’arme combattante. Mieux que le
canon, elle pérennise la conquête. Le canon contraint les corps, l’école
fascine les âmes. Où le canon a fait un trou de cendre et de mort et, avant
que, moisissure tenace, l’homme parmi les ruines n’ait rejailli, l’école
nouvelle installe sa paix. Le
matin de la résurrection sera un matin de bénédiction par la vertu apaisante de l’école.
1- Proposez un titre au texte (un
mot ou groupe de mots qui dit ce dont il est question dans le texte) ; justifiez votre réponse. (2 pts)
2- a) Rédigez la situation du texte en précisant le type auquel il
appartient ; (2 pts)
b) proposez une
idée générale (une phrase qui répond
aux questions : qui parle ? A qui ? De quoi ? Pourquoi ?
Comment ?)
3- Donnez deux champs lexicaux dominants dans le texte en relevant 4
mots ou expressions appartenant à chacun d'eux. (chaque mot entre guillemets) (2 pts)
4- Trouvez puis interprétez les procédés littéraires contenus dans ces
expressions. (4 pts)
« … le jour venu, recensés,
répartis, classés, étiquetés, conscrits, administrés. »
« L’école nouvelle
participait de la nature du canon et de l’aimant à la fois. »
5- Donnez la nature et la fonction des mots et expressions soulignés. (3
pts)
6- Expliquez le mot " bénédiction "
à la ligne 8. (2
pts)
7- Expliquez ce passage en vous appuyant sur vos connaissances
historiques. (5 pts)
« Le canon contraint les
corps, l’école fascine les âmes. »
Le plan détaillé en dissertation
Sujet : Dans la préface de son recueil poétique Les Orientales , Victor Hugo écrit : « tout est sujet ; tout relève de l'art ; tout a d...
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Exposé à complétez Introduction I. Le Contexte historique En 1942, Jean Anouilh réside à Paris, qui est oc...