Introduction
Par ailleurs, la Préciosité est née dans les salons et exprime un idéal social et artistique. Elle est caractérisée par le raffinement et la galanterie. Ce sont des femmes comme Mlle de Scudéry qui créent ce courant.
Mais le Classicisme va dominer ce siècle en France.
1. Le contexte socio-culturel
Le 17ème siècle en France fut marqué des différends religieux. Au sortir de la guerre des religions au siècle précédent, voilà que surgit l’opposition entre les jésuites qui affirment que l’homme est responsable de son salut par ses actes, alors que pour les jansénistes, seul Dieu choisit ses élus. Ces derniers furent condamnés et leur ordre fut persécuté.
Au plan politique, on
assiste à la domination du roi Louis XIV, « Roi-Soleil ». Il accède
au pouvoir en 1661, et impose la monarchie absolue où le roi détient tous les
pouvoirs et prive les nobles de leur poids politique. Il se considère comme un représentant de Dieu sur
Terre.
Sur le plan social,
les bourgeois profitant du même enseignement religieux que les aristocrates bénéficient de la même
culture gréco-romaine; de plus il profite de la dévalorisation de la haute bourgeoisie par le
roi Louis XIV. Ces deux classes sont ainsi mises en scène dans les œuvres littéraires
classiques.
Au plan littéraire,
on assiste à la création de l'Académie française par Richelieu en 1634.
2. Le Classicisme
Le courant classique, à l’image de l’humanisme, veut améliorer l’homme en imitant les anciens savants de l’antiquité. Mais, au lieu de le pourvoir de savoir seulement, le Classicisme veut façonner les comportements de l’homme universel.
Il veut mener ce
projet par des œuvres qui cherchent à « plaire et instruire ». Cela
est facilité par le mécénat instauré par le roi, et qui consiste à assister les
artistes en leur donnant une pension.
A la fin, il s’agissait
de construire « l’honnête homme » qui devait être simple, courtois,
instruit, sociable, galant. Pour cela, il fallait peinture les passions et les
sentiments, qui dominent l’homme. La vérité et la nature deviennent les
maître-mot du mouvement.
Molière dans la Critique de L' École des Femmes dit : « Lorsqu'on peint les hommes,
il faut peindre d'après nature ».
La Fontaine affirme qu’«
Il ne faut pas quitter la nature d'un pas ».
Boileau, dit : « Que la nature donc soit votre étude unique »,
il ajoute « Rien n'est beau que le vrai,
le vrai seul est aimable. »
Les auteurs adoptent
des genres littéraires variés. Ils instaurent aussi des règles théorisées par
Nicolas Boileau dans son Art poétique. Dans le théâtre, il y a trois
grandes règles contraignantes : la règle des trois unités, (de temps, de
lieu, d’action), la règle de bienséance et celle de la vraisemblance. Le but
de la tragédie est ainsi de purger l’homme de son excès de passion, par la
catharsis : il faut susciter la peur et la pitié pour purifier le public
de ses excès de passion.
Dans la comédie, la seule règle était de plaire « castigat ridendo mores » c’est-à-dire « corriger les mœurs en faisant rire ».
Les moralistes, eux, peignent des comportements
pour donner des leçons dans une argumentation indirecte.
3. La querelle des anciens et des modernes
La querelle des anciens et des modernes marquera la fin du classicisme et annoncera le siècle des Lumières.
Les « Modernes »
comme Pierre Corneille, Charles Perrault et Pierre Fontenelle s’opposent aux
Anciens qui prennent modèle les auteurs grecs et latins, à l'image de Jean de La
Fontaine ou de Jean Racine.
Conclusion
On voit que le 17ème siècle est riche de ses courants, qui s’opposent et se font parfois écho. Mais le classicisme domine de loin car il a un but plutôt universel qui est favorisé l’ « étiquette » et le fait de vouloir éduquer, voire de façonner un type d’individu à la mode à l’époque. L'ordre, la simplicité, l'équilibre, la sobriété, l'harmonie, le sens de la mesure sont à l’origine de cet honnête homme sociable qui est capable de dominer ses passions pour éviter de succomber aux excès. Il n’est sujet à aucune passion, car il est modéré, pondéré et réfléchi. Citons Boileau Chant III de l’Art poétique pour résumer :
« Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
:
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »,
« N'offrez rien au lecteur que ce qui peut lui
plaire
Ayez pour la cadence une oreille sévère. »
« Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée
Ne peut plaire à l'esprit quand l'oreille est blessée. »
« Surtout qu'en vos écrits, la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours
sacrée. ».
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