La mécanisation
« Il n'est pas nécessaire d'être diplômé de Harvard pour constater que les hommes sortent des usines, des bureaux ou des magasins à mesure qu'y entrent les machines. Il est déjà techniquement possible de placer un bloc de métal à l'embouchure d'une chaîne et de le voir sortir sous la forme d'une automobile, sans que l'homme y ait mis la main – ou peu s'en faut.
Ce qui est réalisable pour l'automobile l'est à peu près pour tout, du médicament au potage en sachet. Il n'y a guère que le convoyage des produits de base sur les lieux de production qui nécessite, pour le moment encore, l'intervention humaine des conducteurs de trains ou de camions.
A ce rythme-là, dans un délai que l'esprit peut concevoir tant il est aux dimensions de la vie humaine, le travail, et pas seulement dans les secteurs dits de production, va se raréfier puisque, semble-t-il, il n'est que la mécanisation pour protéger le profit, et qu'il est peu de domaines où la mécanisation ne puisse se glisser. Combien seront-ils, à terme, les privilégiés du travail? Pas beaucoup. Pas assez.
Les phénomènes de dislocation sociale qui s'ensuivront tomberont sous le sens. Les écritures ont beau nous dire que l'obligation de gagner son pain à la sueur de son front fut une malédiction divine fulminée contre le couple originel, l'habitude s'en est prise au fil des temps.
Philippe BOUCHER, «Journal d'un amateur », Le Monde, 17 Janvier 1987.
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Discussion : Pensez-vous que la machine puisse remplacer l’homme ? Vous répondrez à cette question en montrant que la machine facilite notre vie mais qu’elle peut être nuisible à l’homme.
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