Les aveugles
Contemple-les,
mon âme ; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ;
Terribles, singuliers comme les somnambules,
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. Ô cité !
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857.
Questions :
1.
Faites
le décompte syllabique du vers 1. (1pt)
2.
Caractérisez
le rythme du vers 13. (2pts)
3.
Par
quel procédé rythmique le poète relie-t-il le vers 10 au vers 11 ? (1pt)
4.
Etudiez
la disposition, la qualité et le genre des rimes de la deuxième strophe. (1+2+1pts)
5.
Quel
procédé sonore identifiez-vous au vers 8 ? (1pt)
6.
Quel
champ lexical retrouve-t-on dans la première strophe ? Relevez les mots qui
le composent. (2-1pts)
7.
Relevez
deux oppositions dans le poème. (2pts)
8.
Donnez
la nature et la fonction des mots suivants : les (vers 1) - affreux –
rêveusement. (3pts)
9.
Relevez
une comparaison dans le poème, et dites quel effet elle produit. (2+1pts)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire