samedi 20 mai 2023

La narration : le rythme du récit

Le rythme du récit correspond à la différence entre le temps de la fiction et le temps de la narration. Ainsi, le rythme peut être accéléré (ellipse et sommaire) ou au contraire ralenti (scène, pause).

A- Dans la scène le temps de la fiction et celui de la narration coïncident : le lecteur suit le personnage en « temps réel ».  BUT : Elle met l’accent sur le dialogue et donne au lecteur l’impression que tout se déroule sous ses yeux.

B- Une pause permet de suspendre l’histoire pour les descriptions et commentaires du narrateur. BUT : Son but est de créer le suspense en retardant l’action.

C- Une ellipse passe sous silence des faits de l’histoire. BUT : Le sommaire produit un effet de surprise sur le lecteur.

D- Le sommaire, c’est quand un évènement de l’histoire est résumé en quelques lignes. Le temps de l’histoire est plus long que celui de la narration. BUT : Souligner par contraste un moment intense de l'intrigue.

La narration : l’ordre du récit

A- Le narrateur raconte les évènements dans l’ordre chronologique où ils ont eu lieu.

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner.»

                        1                2                      3

Les actions soulignées ci-dessus se succèdent dans cet ordre l'événement.

Mais le narrateur peut aussi faire des retours en arrière, pour évoquer par exemple le passé d’un personnage. Dans un récit au passé, c’est le plus-que-parfait qui est utilisé pour marquer l’antériorité.   

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner. Il ramassa le sac qu’il avait acheté chez un antiquaire deux mois auparavant. Il s’en alla sans même un au revoir.»

 

B- Le narrateur peut raconter des évènements à venir (on parle d'anticipation). Dans un récit au passé, les anticipations sont évoquées au conditionnel.

Exemple : « Il se leva du lit, alla se laver puis prit son petit-déjeuner. Il ramassa le sac qu’il avait acheté chez un antiquaire deux mois auparavant. Il s’en alla sans même un au revoir. Le lendemain, on le lui volerait

 

NB. Des indicateurs de temps (la veille, le lendemain, etc.) permettent généralement de repérer les retours en arrière et les anticipations.

La narration : le statut du narrateur

 Qu’est-ce qu’un narrateur ? Un narrateur, c’est celui qui raconte l’histoire.

Cette voix qui raconte l’histoire est à distinguer de l’auteur.

On parle de statut du narrateur, lorsqu’on identifie sa relation avec l’histoire.

A – Il ne fait pas partie de l’histoire, il extérieur au récit.  Il peut ou non intervenir d’une certaine façon. Il utilise la troisième personne « il/elle » ;

NB. Ici, le narrateur peut n'avoir que les attributs de témoin (ce qu'il sait de l'histoire est limité) ou les attributs d'un omniscient (il sait tout sur tout).


B – Il fait partie de l’histoire, il est « narrateur-personnage ». Il utilise la première personne « je/nous ».

NB. Il y a "je" fictif, comme dans notre exemple; et le "je" autobiographique que nous rencontrons par exemple dans le roman de Camara Laye, L'enfant noir.


Par exemple : Celui qui raconte l’histoire dans le texte suivant, c’est Meursault un personnage de l’histoire.

« Je me suis assoupi. J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri… » Albert Camus, L’étranger

Le narrateur est interne car il s’agit de Meursault qui raconte et utilise le « je ».

mardi 16 mai 2023

Rédaction d'un paragraphe de commentaire

 Souvenir de la nuit du 4

Victor Hugo évoque un évènement précis de la vie politique : la répression
sanglante d'une révolte populaire suite au coup d'Etat de Napoléon Bonaparte lIII
le 2 décembre 1851. Un grand nombre d'enfants ont été fusillé sous ses ordres.


L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;

On voyait un rameau1 bénit sur un portrait.

Une vieille grand-mère était là qui pleurait.

Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,

Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche2 ;

Ses bras pendants semblaient demander des appuis.

Il avait dans sa poche une toupie3 en buis.

On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.

Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?

Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.

L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,

Disant : "Comme il est blanc ! approchez donc la lampe !

Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe !"

Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.

La nuit était lugubre ; on entendait des coups

De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.

- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.

Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.

L'aïeule cependant l'approchait du foyer,

Comme pour réchauffer ses membres déjà roides4.

Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides

Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !

 

Victor Hugo, Les Châtiments, Livre II, 1853.

  

Rédige un paragraphe de commentaire pour montrer que le récit suscite diverses émotions.


         A la lecture de ce poème, le lecteur est animé par deux sentiments distincts : la pitié et la colère. Au début, il reçoit trop brutalement la nouvelle de la mort d’un enfant par « deux balles ». Cela est d’autant plus inacceptable que le lieu où se trouve l’enfant évoque une atmosphère tranquille, en témoigne l’énumération au vers 2. De plus, le poète semble refuser de croire à la mort de l’enfant, car le portrait donne l’impression qu’il est vivant. On le voit dans les passages « sa bouche… s’ouvrait », « son œil farouche », « ses bras… semblaient demander des appuis », « réchauffer ses membres ». Le jouet « une toupie » dans la « poche » de l’enfant rend la scène encore plus triste. Par ailleurs, le caractère pathétique de la scène est rendu par les exclamations de la vieille grand-mère ; « Comme il est blanc ! », « Dieu ! », « Hélas ! ». Enfin, la répétition de l’adjectif « blanc » renforce cette idée d’innocence attachée à un enfant.


lundi 1 mai 2023

Fiche 2 : roman divertissant

 - La fiction permet de rêver, s'évader

- Le personnage exceptionnel invite le lecteur à cheminer avec lui, à vivre les aventures, éprouver des émotions fortes, etc.

- Un univers féerique, fantaisiste, facétieux pour satisfaire la curiosité du lecteur 

- Une époque très lointaine ou située dans l’avenir

- Il propose une ou des histoires drôles pour l’amusement du lecteur

- Le lecteur s’éloigne des soucis de sa vie

- Le roman plonge le lecteur dans le suspense et aiguise sa curiosité

 

Lexique : s’évader, fuir, s’échapper, se réfugier, éloigner de, voyager, rêver, songer, divertir, distraire, imaginaire, fiction, dépayser, amuser, idéaliser, irréel, ailleurs, inconnu, sublime, pittoresque, exotique, fantastique, facétieux, fabuleux, merveilleux, étrange, bizarre, décoiffant, monstrueux, magique, illusion, suspens, curiosité, incrédule

Fiche 1 : roman documentaire

Le roman nous fait mieux connaître le monde réel.

- mieux connaître une période historique, et donc l’époque dans laquelle nous vivons, puisque celle-ci s’inscrit dans l’Histoire.

- mieux comprendre le fonctionnement de l’âme humaine.

- Mieux se connaître soi-même, connaître les autres

- fait découvrir des milieux sociaux auxquels nous n’appartenons pas forcément.

- Informer sur les mœurs d'une société

- Le roman améliore la société

Lexique : réalité, vérité, quotidien, banal, trivial, commun, courant, social, comportement, attitude, pratiques, problèmes, soucis, défauts, vices, travers, vertus, expérience, sentiments, émotions, psychologie, observer, percevoir, montrer, examiner, exposer, dévoiler, découvrir, éclairer, explorer