Question A
1. Comment appelle-t-on cette
réplique ? a) tirade b) monologue c) stichomythie
2. Quelle information en
tirez-vous ?
ACTE IV, Scène première
ARNOLPHE
J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en
place,
Et de mille soucis mon esprit
s'embarrasse,
Pour pouvoir mettre un ordre et dedans
et dehors
Qui du godelureau rompe tous les
efforts.
De quel oeil la traîtresse a soutenu ma
vue !
De tout ce qu'elle a fait elle n'est
point émue ;
Et bien qu'elle me mette à deux doigts
du trépas,
On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche
pas.
Plus en la regardant je la voyais
tranquille,
Plus je sentais en moi s'échauffer une
bile ;
Et ces bouillants transports dont
s'enflammait mon coeur
Y semblaient redoubler mon amoureuse
ardeur ;
J'étais aigri, fâché, désespéré contre
elle :
Et cependant jamais je ne la vis si
belle,
Jamais
ses yeux aux miens n'ont paru si perçants,
Jamais je
n'eus pour eux des désirs si pressants ;
Et je
sens là dedans qu'il faudra que je crève
Si de mon
triste sort la disgrâce s'achève.
Quoi ?
j'aurai dirigé son éducation
Avec tant
de tendresse et de précaution,
Je
l'aurai fait passer chez moi dès son enfance,
Et j'en
aurai chéri la plus tendre espérance,
Mon coeur
aura bâti sur ses attraits naissans
Et cru la
mitonner pour moi durant treize ans,
Afin
qu'un jeune fou dont elle s'amourache
Me la
vienne enlever jusque sur la moustache,
Lorsqu'elle
est avec moi mariée à demi !
Non,
parbleu ! non, parbleu ! Petit sot, mon ami,
Vous
aurez beau tourner : ou j'y perdrai mes peines,
Ou je
rendrai, ma foi, vos espérances vaines,
Et de moi
tout à fait vous ne vous rirez point.
Molière, L'Ecole des Femmes, 1662.
Question A
1. Relevez deux apartés dans l’extrait suivant.
Qu’apprend-on sur l’état du personnage ?
2. Relevez deux didascalies dans le texte. Expliquez
le rôle de chacune.
3. Par quel moyen le dramaturge produit-il un effet
comique dans cet extrait ?
Question C
1. Dans le langage théâtral, de quoi cet
extrait est-il caractéristique ?
2. Que permet-il d’exprimer ?
A la fin de l’acte précédent, Arnolphe
donne des instructions à ses valets, Alain et Georgette de chasser Horace à
coups de bâton.
ACTE V, SCÈNE PREMIÈRE
ARNOLPHE, ALAIN, GEORGETTE.
ARNOLPHE : Traîtres,
qu’avez-vous fait par cette violence ?
ALAIN : Nous vous avons rendu, Monsieur,
obéissance.
ARNOLPHE : De cette excuse en vain vous voulez
vous armer.
L’ordre était de le battre, et non de
l’assommer ;
Et c’était sur le dos, et non pas sur la
tête,
Que j’avais commandé qu’on fît choir la
tempête.
Ciel ! dans quel accident me jette ici
le sort ?
Et que puis-je résoudre à voir cet homme
mort ?
Rentrez dans la maison ; et gardez de
rien dire
De cet ordre innocent que j’ai pu vous
prescrire.
Le jour s’en va paraître, et je vais
consulter
Comment dans ce malheur je me dois
comporter.
Hélas ! que deviendrai-je ? et que dira
le père,
Lorsque inopinément il saura cette
affaire ?
Molière, L'Ecole des Femmes, 1662.
Question D
Dans le langage théâtral, de quoi cet extrait est-il
caractéristique ? Cochez la bonne réponse.
a) des stichomythies
b) des apartés
c) des didascalies
«
CÉLIMÈNE : Où
courez-vous ?
ALCESTE : Je sors.
CÉLIMÈNE : Demeurez.
ALCESTE : Pourquoi faire ?
CÉLIMÈNE : Demeurez.
ALCESTE : Je ne puis.
CÉLIMÈNE : Je le veux.
ALCESTE : Point d'affaire.
Ces conversations ne font que m'ennuyer,
Et c'est trop que vouloir me les faire
essuyer. »
Molière, Le Misanthrope, 1666, acte II,
scène 3.
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