samedi 7 juin 2008

Etude d'un thème : Victoire et/ou défaite dans Vol de nuit

Etude de thème : «Une victoire affaiblit un peuple, une défaite en réveille un autre », affirme Antoine de Saint Exupery. A partir de la lecture de Vol de Nuit, vous montrerez la justesse de cette pensée.

Introduction

Le problème soulevé se trouve à la fin de Vol de Nuit. Ce qu’il faut remarquer surtout ce sont les paroles qui précédent cette affirmation : «victoire…défaite…, ces mots n’ont point de sens. La vie est au-dessous de ces images et déjà prépare de nouvelles images» page 187. Dés lors on peut penser la question qui est à résoudre est celle de savoir si l’action – et son résultat – aujourd’hui a une signification sans son devenir. Autrement dit, laquelle de la victoire ou de la défaite fortifie finalement un peuple.
On se demandera alors comment est perçue la victoire à travers Vol de Nuit, mais aussi pourquoi le narrateur, surtout après la mort tragique de Fabien, affirme paradoxalement qu’une défaite réveille un peuple.

I. La compréhension de la victoire

1. La victoire : c'est peu de chose

Vol de nuit traite de la victoire de manière étonnante, car elle est souvent banalisée, éphémère. D’ailleurs dans la lettre de Saint-Exupéry citée par André Gide dans la préface, on lit : « Je viens de réussir un petit exploit ». Pour dire la faible valeur que l’auteur lui-même accorde à la victoire. C’est pourquoi il ajoute : « Jamais plus je n’admirai un homme qui ne serait que courageux. »
La victoire dans ce roman n’est, semble-t-il, jamais acquise. Et c’est peut-être là que se trouvent la noblesse et la grandeur des pilotes. Ainsi le narrateur avance que lorsque Fabien « gagne ces lumières », il a « le sentiment de vaincre » (p. 23), mais en réalité il ne vainc pas. Cette impression est arrivée également au pilote Pellerin qui pensait avoir « bien gagnés » ses camarades (p. 34).

2. Perdre une bataille, non la guerre

Si l’arrivée à destination est vue comme une victoire, Rivière pense que « l’arrivée des avions ne serait jamais cette victoire qui termine une guerre » (p. 28). Mais la guerre contre qui, contre quoi ? Sinon contre le mauvais temps : orages, tempêtes, ouragan, nuit, bref contre la nature ou la mort.
Pourtant lorsque Rivière félicite Pellerin ainsi « Comment avez-vous réussi ? » (p. 42), celui-ci s’excusait presque car, pour lui, cette victoire signifie peut-être peu à ses yeux même s’il raconte comment il l’a obtenue sur les obstacles du ciel, aux pages 42 et 43.
Par contre, chez Fabien, la victoire était éphémère, et on perdait, presque aussitôt après, ce qu’on a gagnait !
« Marches, contremarches, territoires gagnés qu’il faut rendre » (p. 69)

II. Le sens de la défaite dans Vol de Nuit

1. Qu'est-ce la défaite?


Dans Vol de Nuit, la victoire est surtout pour le responsable Rivière, c’est d’arriver à vaincre la peur qui est en soi. Ainsi dit-il à son pilote à deux reprises « Je le sauve de la peur » (p. 102 et p.103). En plus l’homme doit avoir de la foi, de la volonté et du courage, car la lutte est engagée, contre la mort. Donc l’homme doit être motivé par le désir de vaincre, désir qui ne peut être effectif que lorsqu’on a eu une défaite. C’est la raison pour laquelle le narrateur affirme qu’une défaite réveille un peuple. Et devant l’arrivée soudaine de la mort, celui de Fabien, Rivière s’exclame « La mort, la voilà ! ». Mais cette défaite entre guillemets de Fabien est synonyme de victoire dans la mesure où seule « L’action délivre de la mort » (p. 164) puisque, par son action, le pilote devient éternel, durable.

2. La victoire : c'est qui perd gagne

On retiendra dès lors que dans cette œuvre, la défaite ce n’est pas mourir, mais plutôt abandonner. Pour citer une défaite, on a ainsi le demi-tour d’un pilote qui à peur du mauvais temps, à la page 101. Néanmoins, il arrive dès moment où la volonté et le courage soient désarmés et que seule la chance peut sauver le pilote. Ainsi en est-il de Fabien qui « Calculer ses chances » (p. 110) mais qui jouait à qui perd gagne, parce que même mort Fabien restait éternel par son action et ce drame n’empêchait pas aux avions de voler. La phrase qui résume la force de la défaite est sans doute ce qui justifie le sujet à savoir : « Les échecs fortifient les forts » (p. 119).

Conclusion

Il a été, on l’a vu, toujours question de grandeur, de noblesse, de courage dans le roman. Il est donc vrai que la victoire ou la défaite n’on pas de sens, c’est plutôt le sentiment qu’on a de l’action à accomplir qui fait la victoire ou la défaite. Donc la mort de Fabien qui n’a pas arrêté la marche des autres avions ne peut, du point de Rivière, constituer qu’une défaite positive. D’ailleurs le roman finit par un chant d’orgue qui monte, un hymne à la gloire du héros et Vol de Nuit se termine par le mot « Victoire ».
« Rivière - le grand, Rivière – le victorieux, qui porte sa lourde victoire » (p. 188).






























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